R.O.C. 06
21Déc/11Off

Le revenu de base inconditionnel

Le revenu de base inconditionnel est une vieille idée. Elle est apparue pour la première fois dans les utopies de la Renaissance, chez Thomas More par exemple.
On la retrouve en marge des Lumières, en marge de la fondation des Etats-Unis et de la révolution française.
Dans les années 60, le revenu de base a été sérieusement discuté aux Etats-Unis avec les idées de Juliet Rhys-Williams et le modèle d’impôt négatif de Milton Friedman. Des essais in situ montrèrent qu’avec le revenu de base, seul un groupe de population avait tendance à rester plus volontiers à la maison: les mères qui élèvaient seules leur enfant. Un autre phénomène fut constaté : le nombre de divorce augmenta parce que la dépendance financière n’était plus un motif de vie commune.

Le revenu de base inconditionnel est une idée neuve. Il remplace des idées transmises de génération en génération et des notions devenues fausses. Il dissout la sclérose qui fait que l’on s’accroche désespérément à ce que l’on a : à ses idéologies, à ses opinons bien arrêtées, à son poste conquis de haute lutte. Il dissout les blocages du travail, les blocages empêchant une redéfinition de la valeur des prestations, les blocages contre la société future dans laquelle la responsabilité de la personne aura plus de valeur. Et sa vitalité aussi.
Le revenu de base, sans conditions, est une avancée culturelle devenue réalisable grâce à la rationalisation, à la productivité des machines, à la globalisation. Devenue nécessaire à cause de l’individualisation, de l’évolution des parcours de vie et des bouleversements dans le monde du travail. Devenue indispensable pour que le progrès libère l’être humain plutôt que de le marginaliser. Le revenu de base renforce l’être humain face aux systèmes.

Il est changement de paradigme. Il éclaire d’un jour nouveau tous les domaines de la vie, il fait évoluer sa propre manière de voir les choses, il ouvre des perspectives à toutes les fonctions personnelles ou sociales.
Il n’est pas solution à tous les problèmes, mais il rend possible beaucoup plus de solutions.
Il est droit civil économique, comme il n’y en a encore jamais existé dans l’histoire. Il est prolongement de la démocratie dans laquelle le droit à la vie est aussi un droit au revenu. Dans laquelle le droit à développer ses propres capacités suppose un droit au revenu.

Un revenu pour chacun, pour chaque personne sans condition, sans exigence ou mise sous tutelle, suffisamment élevé pour pouvoir vivre modestement.
La fin de prestations sociales qui excluent, la fin du chômage incontournable, la fin des prestations complémentaires, des subventions et de la burocratie qui va avec. À hauteur de son montant, le revenu de base remplace tous les revenus de transfert payés par l’État. Il a des répercussions sur les rémunérations, les salaires et les honoraires dans l’économie privée. Le travail devient moins cher mais est mieux estimé. Le travail volontaire augmente, les initiatives et l’engagement personnel aussi.

Et qu’en est-il des travaux qui doivent être effectués, mais que plus personne ne veut faire car chacun a un revenu de base ?
Il doivent alors être payés suffisamment pour trouver preneur. Car ce travail a forcément de la valeur, vu qu’il est tellement indispensable et que vous ne voulez pas le faire vous-même.
Et qui doit payer ce revenu de base ? D’où vient l’argent ?
Qui est motivé pour être performant ? Et la discipline ?
Et les étrangers, viennent-ils tous ici pour en profiter ?
Et ceux qui ne font que trainer aujourd’hui, ne sont-ils pas totalement exclus de la société ?
Et ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, doivent-ils aussi recevoir un revenu de base ?
Est-ce que le revenu de base est un thème libéral ? Ou bien de gauche ? Ou bien des chrétiens?
Est-ce que les hommes sont mûrs pour plus de liberté ? Pour plus d’égalité ? Pour plus de fraternité ?
Quel travail feriez-vous, si votre revenu était assuré ?
« Le revenu de base, une impulsion culturelle », le film, 100 mn. Il suscite beaucoup de questions, il répond à beaucoup de questions, il jette un regard étonnant sur des choses que l’on n’a pas envie de voir.

 Appel pour le revenu de vie :  http://appelpourlerevenudevie.org/

http://barbara.lautre.net/Appel_pour_le_Revenu_de_vie.pdf 

A lire aussi : http://revenudevie2012.blogspot.com/

15Déc/11Off

Retrait des textes sur l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation

Le Réseau Objection de Croissance des Alpes Maritimes soutient nos enseignants dans leurs combats pour le retrait des textes sur l'évaluation des personnels d'enseignement, d'éducation et d'orientation.
Soutenez les en signant la pétition : http://retraitduprojetevaluation.net/

Le ministre veut imposer dès la rentrée 2012 une modification en profondeur des modalités d’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation.
Les projets de textes, finalisés avant même toute concertation, prévoient :

  • le gel des promotions autres qu’à l’ancienneté jusqu’en 2015
  • la progression de carrière aux seules mains du supérieur hiérarchique

Dans le même temps, dans le second degré, le chef d’établissement deviendrait l’unique évaluateur.

Les organisations syndicales CGT Educ’action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNALC-CSEN, SNCL-FAEN, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNLC-FO, SUD Education réunies le 17/11/2011 dans le cadre d’une intersyndicale du second degré ont condamné unanimement les projets de textes sur l’évaluation des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation que le ministère veut imposer dès la rentrée 2012.

Sous couvert d’évaluation, c’est une vision du système éducatif fondée sur la performance individuelle que portent ces projets.

Ainsi dans le second degré, la fin de double évaluation reviendrait à reléguer au dernier plan ce qui constitue le cœur du métier, à savoir le travail en classe avec les élèves dénaturant ainsi profondément les métiers de l’éducation.

Les organisations syndicales CGT Educ’action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNALC-CSEN, SNCL-FAEN, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNLC-FO, SUD Education appellent les personnels dans les établissements à faire connaître les projets ministériels, à se réunir en assemblée générale et à se mobiliser.

Elles sont déterminées à organiser une riposte forte et rapide pour exiger le retrait du projet. Elles appellent à signer massivement la pétition unitaire qui sera mise en ligne dès lundi et ont mis en perspective une grève le 15 décembre des personnels enseignants des 1er et second degré, d’éducation et d’orientation.

Parce que ces projets induisent des transformations de nos métiers que nous refusons, nous en demandons le retrait.

 

Clément Wittmann fait une petite satire sur ce que sera l'école de demain si on les laisse faire, l'école est en danger, défendons là!


vive la croissance ! Dans le secteur de... par clement_wittmann

15Déc/11Off

Séminaire-formation : Démocratie et territoires

Publier sur http://www.les-oc.info/2011/12/cendras-2012/
Séminaire-formation : Démocratie et territoires
14 & 15 janvier 2012, à Cendras (30)

Les Objecteurs de Croissance, l’Association Abraham Mazel organisent un Séminaire francophone sur « Démocratie locale et Coopération territoriale », avec le soutien du journal régional de la relocalisation, ProXimités.

C’est où ?

au Foyer socioculturel Lucie Aubrac (c’est ici) Place Salvador ALLENDE 30480 CENDRAS (Gard)

Cette formation a l’agrément « formation pour les élus » conformément à la loi n° 92-108 du 3 février 1992. Elle se fait en partenariat de l’Aderoc avec Formation et Citoyenneté (21 ter, rue Voltaire – 75011 PARIS / Tél : 01 43 79 09 23 – Fax : 01 43 79 32 09 / E-mail : contact@formationcitoyennete.org / Web : http://www.formationcitoyennete.org)
Télécharger le bulletin d’inscription : à renvoyer par courrier ou par télécopie au 01 43 79 32 09

Inscription, hébergement et règlement :
Par courrier : Colette Verseils – séminaire, Le Paussanel – 30140 MIALET
Par formulaire sur ce site : http://www.les-oc.info/cendras-2012/

Développer les coopérations pour renforcer la démocratie locale

Ce Séminaire s’organisera sur trois grands axes :
Comment retrouver la maîtrise de nos usages en élargissant le champ de la démocratie de proximité et en créant de nouveaux outils de coopération et d’échange (monnaie locale, coopérative d’habitants, régie publique…) ?
Organiser la Transition vers une démocratie généralisée, en inversant la pyramide de prise de décisions, en réintroduisant la démocratie directe, le mandat impératif, la rotation des mandats…
Communalisme et Fédéralisme, nouvelle organisation sociale, enjeu d’un projet de civilisation basé sur une éthique de la responsabilité…

Pour nous contacter
Contact : inscription.seminaire@gmail.com
Renseignements pratiques et contributions : http://les-oc.info/
Inscription, hébergement et règlement : Colette Verseils – séminaire, Le Paussanel – 30140 MIALET ou par formulaire sur ce site : http://www.les-oc.info/cendras-2012/

 

Nous proposons de travailler en trois axes, Elargissement du champ de la démocratie de proximité, Nouveaux outils de coopération et de décision, Nouvelle organisation sociale. Chacun d’eux abordera les thématiques qui lui sont propres et devra aboutir à des propositions de transition et d’alternatives concrètes immédiates.

Les travaux se feront en ateliers qui aborderont l’organisation sociale nécessaire, les modalités de la prise de décision collective, le niveau de cette décision et les coopérations à mettre en œuvre dans l’objectif d’une autogestion généralisée de la vie.

Un compte-rendu sera établi de façon à pouvoir prolonger les débats et mises en œuvre au delà du séminaire, sur le site : http://les-oc.info/

Tous ceux qui veulent contribuer à l’élaboration thématique peuvent se faire connaître et commencer à proposer des intervenants (chercheurs, associations…) ou des contributions. Ecrire à contributions@ml.les-oc.info

Certaines contributions pourront faire l’objet d’une publication dans la revue Limites, cahiers francophones de l’objection de croissance, http://www.limites.eu/

Tarifs d’inscription
faible revenu : 5 € ; autres : 20 €, (cette somme correspond à une souscription lancée pour permettre le déplacement et l’accueil des personnes à faible revenu).
repas sur place et bio : 5 et 10 € le repas suivant le revenu (du vendredi soir au dimanche midi).
hébergement sur place, en gîte collectif et chauffé :6 € ou 14 € la nuitée suivant les revenus.
chèque à l’ordre de ADEROC.
navette à partir de la gare d’Alès vendredi soir.
covoiturage organisé sur le site.

13Déc/11Off

Appel pour nos montagnes, ouvrir le champ des possibles

Présentation de l’Appel
L’Appel pour nos montagnes est une campagne d’opinion visant à rassembler les acteurs de la montagne, les citoyens, les décideurs politiques pour construire ensemble une nouvelle vision de la relation entre l’Homme et les espaces montagnards.

L’Appel pour nos montagnes vient s’inscrire dans le prolongement des Assises de l’alpinisme. A l’initiative de Mountain Wilderness (MW), de la délégation française de la Commission Internationale pour la Protection des Alpes (CIPRA France) et de l’Association Nationale des Centres Et Foyers de ski de Fond et de montagne (ANCEF), une quarantaine de personnes se sont réunies en juin 2011 au refuge du Promontoire, au coeur du Parc national des Écrins, au pied de la reine Meije. (en savoir plus sur ces 3 ONG)

Elles se sont accordées autour d’un texte fondateur : « L’appel pour nos montagnes ».

Par la suite, plus de 130 personnalités de tout horizon se sont appropriées cet appel et le portent aujourd’hui jusqu’à vous !

C’est à vous d’agir, rejoignez-nous !


« La montagne est aujourd’hui un terrain d’exploration du capitalisme vert. Si nous perdons ce combat pour défendre la montagne et ses habitants, nous perdrons beaucoup d’autres combats nécessaires pour assurer le bien vivre à tous. »

Paul Aries

7Déc/11Off

Clip sauvage et concerts sauvages, contre mairie barbare!

REZO.T Lors du concerts sauvages II

Au court de l'été 2010, la mairie de Nice, comme tant de mairies de France avait décidé de ficher les artistes de rue, leurs imposant de remplir un dossier et de passer devant une commission. Antidémocratique au possible, les artistes de rue sont une source culturelle intarissable et les brider est un réel affront à la liberté d'expression.

Les concerts sauvages sont lâchés dans les rues et le 9 décembre au Volume à l'occasion de la sortie officielle du "clip sauvage". Ils sont là pour rappeler que les artistes ne sont pas une menace à la sécurité publique comme l’affirment certains élus, que l’art n’a pas à être validé par les autorités pour offrir à tous des moments de rassemblement, de fête et de convivialité. Un moment de vie a partager avec de nombreuses surprises musicales!!!!

Rendez vous tous, Samedi 9 décembre 2011 à 20:30, au Volume a Nice (6 rue defly), 6 groupes pour les "concerts sauvages"!!!!



Concert sauvage II par ADN-NICE

5Déc/11Off

Livre noir pour souvenir noir.

Vous vous souvenez :

il y a un an, le 8 décembre 2010, 1 av. Clémenceau à Nice,

des familles, des enfants, des bébés, expulsés à l’aube en plein hiver…

C’était l’exploit du préfet 06 et du Maire de Nice.

Nous y étions.

Nous retournerons devant l’immeuble ce jeudi 8 décembre 2011 - à 17h30,

pour ranimer les mémoires et dénoncer ce déni de justice.

Soyez-y aussi !


La police de la honte ! par Rue89Video

A l’heure où ce gouvernement manipule l’information,

merci de diffuser  le plus largement possible

« le Livre Noir du droit bafoué des demandeurs d’asile »

Le 5 novembre 2010, 115 personnes en demande d'asile, dont une quarantaine d'enfants, ont trouvé refuge dans un immeuble désaffecté depuis des années. Propriété du Centre Hospitalier Universitaire présidé par le Maire de Nice, cet ensemble de logement en très bon état avait abrité en d'autres temps le personnel hospitalier dont le directeur lui-même. Le 8 décembre 2010 à 6h du matin, au terme de cinq semaines de mise à l'abri de toutes ces personnes, une expulsion particulièrement éprouvante a jeté tous ces gens dont les enfants et les femmes  à la rue au fallacieux prétexte qu'il y avait urgence à faire valoir le droit de propriété. Muré le jour même, l'immeuble est toujours sans affectation.

On rappellera utilement que c'est également le cas de la Maison Blanche qui avait également été le théâtre d'une occupation humanitaire puis d'une expulsion mais aussi de bon nombre d'immeubles à Nice .Ce constat percute la situation dramatique de nombreuses personnes en demande d'asile comme celle de nombreux citoyens  et citoyennes français  privés d'hébergement dans ce département au mépris des conventions internationales,  la convention de Genève (art.20 sur le logement), la convention des droits de l’enfant.
Pour dénoncer cette situation, nos associations invitent toutes les personnes indignées  par cette atteinte aux droits, à se regrouper devant le 1 avenue Clémenceau à Nice, le jeudi 8 décembre 2011 à 17h30.
Une délégation demandera ensuite audience au préfet des Alpes-Maritimes afin de lui remettre le Livre Noir des demandeurs d'asile dans le 06.
Venez nombreux et nombreuses ! 

Télécharger le livre Noir : http://ademonice.free.fr/images/Livrenoirfinal.doc

 

4Déc/11Off

Privatisation des semences, privatisation du vivant!!!

Article publier sur http://www.confederationpaysanne.fr
29 nov 2011

Lundi, les députés ont entériné la Loi sur les Certificats d'Obtention Végétale.

Cette loi va étendre l’obligation de payer une nouvelle taxe, la « Contribution Volontaire Obligatoire » à 21 espèces : orge, avoine, pois, trèfle, luzerne….

Pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) elle interdit les semences de ferme. Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants.

Le premier effet de cette loi est de taxer les éleveurs qui font de l’autoconsommation de leurs céréales ou qui cultivent des plantes fourragères.

L’objectif des semenciers est d’augmenter progressivement la taxe pour que les paysans trouvent moins d’intérêt à faire de la semence de ferme.

D’ici quelques temps, les semenciers auront la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50% des volumes. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs.

Voilà ce que viennent de voter les députés sous la pression des lobbies semenciers et du président de la FNSEA.

La Confédération paysanne appelle tous les paysans à refuser le paiement de cette taxe et tous les candidats aux prochaines élections à s'engager à abroger cette loi scandaleuse.

rassemblement_semences_28112011 par Confederation_paysanne

2Déc/11Off

En-transition 1.0 Transition Town

Le film « In transition » , « en Transition », est le premier film sur le mouvement Transition, fait par des gens, qui connaissent le mieux ce mouvement : ceux qui le mettent en pratique depuis longtemps. Transition est une possibilité, un moteur pour donner une réponse au pic-pétrolier et au changement climatique partout dans le monde. Il agit, reconstruit l’économie locale, avec créativité, imagination, humour, dans un esprit solidaire et retisse les liens sociaux dans les communes. C’est positif, dirigé sur des solutions, des actions viables, simples et efficaces, agréables et durables. Le film (en anglais sous-titré en français) explique la notion de pic pétrolier et montre des exemples d’initiatives réalisés dans le monde: jardins familiales, (ré)plantations des vergers, énergie renouvelable, argent local, voitures électriques de location, ateliers ludiques de recyclage, restaurants utilisant des produits locaux, etc.
[iframe http://player.vimeo.com/video/21598658?title=0&byline=0&portrait=0 800 454]

En-Transition 1.0 with French voice-over from Transition Towns on Vimeo

 

A ce moment on attend la version Transition 2.0

 

1Déc/11Off

Crise de la dette : le plan B est dans l’oBjection de croissance

Publier le 11 octobre 2011 sur http://www.partipourladecroissance.net/?p=6444#more-6444

Depuis quelques années, nous vivons au rythme des « crises de la dette ». Récemment, La Grèce a fait vaciller la zone € tandis que la situation des finances publiques espagnoles, italiennes ou irlandaises sont précaires aux yeux des économistes les plus éclairés. Même les Etats-Unis ont dû relever leur seuil d’endettement sous peine de se retrouver en faillite, à l’issue d’un scénario digne des plus grands films hollywoodiens. L’obligation de sauver le modèle économique moins triomphant qu’auparavant a permis d’éviter une panique généralisée et de préserver l’ordre des choses, avec son oligarchie.

La pression médiatique est forte également pour nous inciter à accepter les explications des risques de cette situation et nous imposer des solutions austères mais présentées comme nécessaires. Politiques de gauche et de droite, économistes, chroniqueurs médiatiques nous rabâchent qu’il n’y a pas de plan B. Il faut appliquer toujours plus de plans d’austérité et prier pour retrouver une forte croissance et ainsi espérer sortir du marasme, surtout, pour préserver le système économique et financier actuel, nouvelle religion des temps modernes.

Et pour ce faire, les plans d’austérité apparaissent comme la voie privilégiée pour espérer le retour, certes voulu via l’incantation de nos dirigeants, d’une forte croissance. Pendant ce temps, les risques d’explosions sociales s’accroissent et sont même palpables.

Prenons le temps de réfléchir pour comprendre que :
1) Ce modèle économique est toxico-dépendant de la croissance.
2) Une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
3) Des crises prévisibles et annoncées, signes de la fin d’un modèle.
4) Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la deuxième phase de cette crise nous guette.
5) Un plan B est possible avec la Décroissance comme nouveau paradigme.

1) Un modèle économique toxico-dépendant de la croissance .
Notre modèle économique se développe grâce aux endettements privés et publics. Il est toxico-dépendant de la croissance économique. En effet, lorsqu’une banque, centrale ou privée, prête de l’argent, elle le fait avec l’espérance que cet investissement sera fructueux et que cet argent sera remboursé, qui plus est, avec des intérêts. Et on recommence, on prête de nouveau, de plus en plus et en prenant toujours davantage de risques.
Durant ces dernières décennies, nous avons assisté à la financiarisation de l’économie, c’est-à-dire un décrochage entre l’économie réelle (les biens réels qui sont échangés) et les échanges financiers (bourses, produits financiers). Nous avons ainsi observé l’émergence de bulles financières comme celles des subprimes mais aussi l’explosion à la fois des endettements privés (crédits à la consommation, immobiliers) et publics tout en accroissant les inégalités et en permettant l’émergence et le maintien d’une oligarchie toujours plus puissante.

Cette fuite en avant, facilitée par l’absence de contrôle et de garde-fou, mais aussi par le statut privé ou indépendant des banques centrales, a repoussé l’effondrement du système.
Ainsi avec les subprimes et les crédits à la consommation au début des années 2000, on a pu relancer de manière artificielle la consommation, donc la croissance. Les conditions pour continuer à vivre, comme si nous nous trouvions dans un espace où une croissance infinie était possible, ont été maintenues.
Malheureusement, notre planète n’offre ni des ressources illimités, ni un espace que l’on peut sacrifier indéfiniment.

2) Une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
En effet, cela paraît une évidence, sauf peut-être pour les économistes orthodoxes. Les limites de la croissance, l’insoutenabilité de ce modèle économique croissanciste ont été démontrées dès la fin des années 60 et dans les années 70 notamment avec les travaux de l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen ou ceux du club de Rome. De même, c’est à cette période que les premières études sur la finitude du pétrole ont abouti à l’émergence de la théorie du pic de production.

Cette théorie du pic de pétrole se confirme. Surtout, elle peut être étendue à toutes ressources finies (énergies fossiles, minerais, métaux …).
Au début de l’exploitation des gisements pétrolifères, les industriels se sont concentrés sur des champs de pétrole liquide, concentré en énergie, facilement exploitables et très rentables : il suffisait de faire un trou, de raccorder à des tuyaux pour commencer l’extraction, piller la terre mais engranger des bénéfices. Quand la source de bénéfice se tarit, il faut en trouver une autre et recommencer pour nourrir la mégamachine. Une fois ces gisements sur-exploités, l’extraction de l’or noir devient plus difficile et il faut s’atteler à l’exploitation de gisements qui sont moins rentables en terme énergétique, avec un pétrole abondant mais plus difficilement exploitable (il faut utiliser toujours plus d’énergie pour sortir toujours moins de pétrole). L’épisode des huiles et gaz de schiste n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres (la guerre en Lybie aussi d’ailleurs).
Or, depuis les années 70, nous n’avons plus fait de grandes découvertes de puits pétrolifères. Et, le pic de production dans de nombreux pays a été atteint. Le pic mondial, quant à lui, aurait ou est en voie d’être atteint : c’est-à-dire que le maximum de production plafonne avant de décliner inexorablement.

Notre modèle économique est fondé sur la croissance, elle-même dépendante de la consommation, donc de la production. Pour produire, il faut des ressources, notamment de l’énergie, donc du pétrole. Et quand on atteint les limites de production, les prix explosent, souvent aidés par la spéculation.

3) Des crises prévisibles et annoncées, signes de la fin d’un modèle .
En juillet 2008, le prix du baril de pétrole dépassait les 140$ alors qu’il avoisinait encore 20-30$ au début des années 2000.
Les peakistes, qui étudient le pic de pétrole et ses conséquences pensent que nous sommes passés très près du pic de production en 2006, d’où l’augmentation du prix du baril avec ses effets sur l’économie. Cela a entraîné une récession et l’explosion de bulles spéculatives, devenues par ailleurs insoutenables, c’était la crise des subprimes.
Ce repli économique s’est manifesté par une baisse de la consommation, une baisse de la demande de pétrole et donc de sa production.

Le système a été sauvé à coup de centaines de milliards de dollars injectés dans les banques afin de retrouver la sacro-sainte croissance, pourtant responsable du pic de production !
Ainsi, avec le pic mondial de production (et quel que soit la production considérée), nous devons nous préparer à des phases de récessions, avec un soutien massif aux marchés financiers, suivies de timides relances économiques en espérant un hypothétique retour à une forte croissance, toujours seule capable de nous emmener vers un avenir radieux. Dans ce cadre, ces plans de relance risquent de provoquer une augmentation des besoins et du prix des matières premières, engendrant – une nouvelle fois – des récessions toujours plus dévastatrices en forme de tôle ondulée. Nous voyons bien que le système épuisé s’imposera des « pauses » (qu’il subit) au prix social et humain catastrophique pour rebondir toujours moins haut.

4) Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la deuxième phase de cette crise nous guette.
Depuis le début de l’année, à nouveau, le prix du pétrole commence à monter pour atteindre 120$. Il en est de même pour un grand nombre de matières premières comme le cuivre.
Cette fois, ce sont les endettements publics qui sont touchés : la Grèce, puis l’Espagne, le Portugal, et l’Italie. En fait, c’est toute la zone Euro qui est menacée. Cet été, les États-Unis, première puissance économique mondiale, ont failli se retrouver en rupture de paiement. Un accord a finalement été trouvé pour repousser le plafond d’endettement sous condition. Ce n’est que reculer pour espérer mieux sauter.
L’automne s’annonce instable avec les plans d’austérité comme réalité et la croyance au retour de la croissance comme horizon.
Les plans d’austérité entraînent une dégradation et une instabilité sociale forte car ils touchent les plus défavorisés. L’objectif de l’austérité est de retrouver la croissance économique qui, une fois de retour, provoquera une crise encore plus dévastatrice. Le capitalisme tourne en rond en laissant à ses marges de plus en plus de population s’appauvrir.

5) Un plan B : que préconisent les objecteurs de croissance.
On nous répète, comme avec la dette du tiers-monde, utilisée comme outil d’ingérence économique permettant d’imposer privatisations, plans économiques au profit des puissances du nord, qu’il n’y a pas de plan B : il faut toujours plus d’austérité. Il faut que l’on se serre la ceinture. Refuser serait irresponsable… Toutes oppositions et résistances, que ce soient en Grèce, en Espagne ou en France par exemple, sont ainsi balayées.

En effet que faire ? Depuis plusieurs années, les objecteurs de croissance évoquent cet effondrement économique et anticipent sa sortie. Sans parler des crises sociales et politiques qu’il engendre et sans oublier la crise environnementale. Nous sommes donc bien dans une crise anthropologique en atteignant les limites physiques mais aussi culturelles et humaines d’un système en quête de croissance pour la croissance, et de toujours plus de consommation pour espérer sauver le sacro-saint capitalisme.

Oui, il y a un plan B : la Décroissance : nous proposons une réappropriation de la politique, donc de l’économie afin de promouvoir un projet de transition :
Courage politique : l’oligarchie ça suffit, vive la démocratie : suspension des dettes illégitimes et report du remboursement des dettes publiques, qui de toutes manières ne seront jamais remboursées, et forte taxation des plus riches.
L’urgence première est la réappropriation démocratique et politique de la création monétaire et des banques centrales. Il faut sortir de la religion de l’économie et de l’argent, il faut remettre le nouveau clergé, les banques, les agences de notation, à leur place. L’économie, l’argent sont des outils qui doivent servir à mener des projets politiques et non le contraire. Il faut ainsi remettre en question le remboursement de ces dettes, le repousser voir le refuser, sous condition.
Nous sommes aujourd’hui à un tournant historique de notre histoire, plus que jamais nous avons besoin d’une réappropriation de la politique et de nos choix de vie afin d’initier une transition vers de nouveaux modèles économiques.
Cela demande du courage politique, mais aussi plus de participations. Défendre l’ordre établi, refuser de penser à un plan B, c’est protéger ce système inégalitaire. C’est donc protéger les gagnants de ce système : l’oligarchie !
Les économistes néo-libéraux nous expliquent que l’économie, l’argent, est un jeu. Il faut investir, prendre des risques. Des fois on gagne, des fois on perd. Jusqu’à présent seuls les plus pauvres, les plus démunis, au Sud mais aussi au Nord perdent. L’oligarchie s’en sort toujours comme après la crise de 2008 et le renflouement des banques à coût de milliers de milliards de dollars.
Cette fois, l’oligarchie financière a beaucoup joué, elle a tout misé sur le rêve d’une croissance infinie… et elle a perdu mais sans l’avouer !

Nous proposons donc :
De ne pas rembourser la part de la dette qui est illégitime.
De stopper la création monétaire privée et la rendre publique en conférant ce pouvoir aux banques publiques (nationales et locales) et de promouvoir la mise en place de monnaies alternatives fondantes associées à des projets de transition comme la relocalisation de l’économie, par exemple.
D’instaurer un revenu maximal autorisé, plafond au delà duquel l’état prélève l’excédent en tant qu’impôts.
De mettre en place une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), outil politique, économique et social de transition et d’émancipation capable d’initier une repolitisation de la société. Cette dotation pourra être d’abord versée sous forme de revenu d’existence, puis ensuite déclinée sous forme de droit d’accès (santé, éducation), de tirage (eau, énergie) et de monnaies alternatives fondantes (produits de première nécessité locaux et bio, services).

Remarque : Les Objecteurs et Objectrices de Croissance se rapprochent des propositions keynésiennes, notamment d’un point de vue d’un rôle plus fort joué par les institutions publiques à travers la réappropriation de la création monétaire, mais avec d’autres objectifs : non pas relancer l’économie en espérant retrouver la sacro-sainte Croissance économique, mais au contraire construire de nouveau modèles économiques à la fois soutenables (décroissance de l’empreinte écologique mais croissance de la résilience, des productions locales soutenables) et aussi souhaitables (décroissance des inégalités et croissance de la culture, de la solidarité et de la convivialité).

30Nov/11Off

Qui a tué la croissance !!!

Inspiré du livre de Richard Heinberg : "The End of Growth: Adapting to Our New Economic Reality " cette vidéo explique comment l'utopie de croissance infinie, nous conduit dans le mur ou le gouffre et surtout nous alerte sur le message ambiant en ce début de campagne électorale pour la présidentiel que les vendeurs de croissance nous font adhérer à un projet fantaisiste, fou, et dangereux.