FRALIB AUX FRALIBIENNES ET FRALIBIENS
Le ROC06 soutient les Fralibiennes et Fralibiens en lutte depuis 541 jours, et appelle tous les OC à soutenir leurs actions.
541 jours de lutte pour défendre leur emploi et imposer le maintien de l’activité de production et de conditionnement de thé et d’infusions sur leur site de Gémenos (13).
541 jours de lutte pour imposer à Unilever qu’il s’engage dans la mise en oeuvre de la solution alternative portée par les salariés et leurs syndicats CGT et CGC qui permet de sauvegarder l’emploi et l’activité industrielle.
Après l’annulation par les tribunaux de deux procédures d’information-consultation sur son projet de fermeture du site de Gémenos et la suppression de 182 emplois, le groupe Unilever, et sa société Fralib, en a initié une troisième fin janvier 2012. Une troisième procédure dont les motifs économiques sont tout aussi injustifiés qu’en septembre 2011 à l’annonce du projet d’Unilever, dont le PSE est tout aussi inacceptable que les 2 premiers, avec des propositions de reclassement dans des sites qui subissent eux aussi des restructurations, une cannibalisation des projets de revitalisation déjà existants, avec un budget ne représentant que 0,00016 % des bénéfices du groupe…, bref un groupe qui a engrangé plus de 9 milliards d’€ de profits en 2010 et 2011 et qui persiste dans son mépris des salariés, de la population et du pays.
Les salariés et leurs organisations syndicales ont pris des initiatives multiples et diverses ces dernières semaines telles que le colloque du 2 février 2012 à l’Assemblée nationale suite à l’arrêt rendu par la Cour d’appel d’Aix en Provence le 17 novembre 2011, le rassemblement de lutte du 24 février 2012 à la Bourse du Travail de Paris avec la présence de tous les candidats de gauche à la Présidentielle, la présence des Fralib dans le carré de tête de la manifestation du Front de Gauche le 18 mars 2012 à Paris accompagnés de leur Eléphant, symbole de la marque de leurs produits.
Le soutien sans failles que génère cette lutte parmi les salariés d’autres régions et secteurs industriels et plus largement auprès de la population démontre la dimension emblématique de ce conflit, ouvrant des perspectives pour les luttes sur le maintien des emplois et de l’activité industrielle face à une transnationale, porteur d’avancées en termes de véritables droits pour les salariés et leurs organisations syndicales leur permettant de combattre la stratégie de casse de notre industrie nationale en général.
LES FRALIB ONT PLUS QUE JAMAIS BESOIN DE NOTRE SOUTIEN
L’enjeu est plus que jamais d’imposer à Unilever l’examen et la mise en oeuvre de la solution alternative portée par les salariés de Fralib pour le maintien et le développement de l’activité industrielle de thé et d’infusions et de l’emploi sur le site de Gémenos. Unilever doit assumer ses responsabilités. Il en a les moyens.
Mail : cgt.elephantvivra@orange.fr – www.cgt-fralibvivra.fr
Nice – Samedi 24 Mars – Initiatives locales pratiquant l’autogestion et l’autoproduction
Face à ce monde qui nous indigne,
Créons le monde que nous désirons !
et cultivons les expériences, les légumes ou les capacités dont nous avons besoin
pour Vivre et Œuvrer ensemble
les gouttes d'O, la Falabrac Fabrik et le Piles/PECOS de Nice, en partenariat avec plusieurs initiatives, proposent
Le Samedi 24 Mars à 17h
à la Falabrac Fabrik – Nice
3 rue Benoît Bunico – 04.93.54.41.23
Présentation d'initiatives locales pratiquant l'autogestion ou l'autoproduction,
suivie d'une soirée festive et conviviale avec concert
Au programme
- 17h Accueil et présentation de la soirée suivie d'un brin de théorie
- 18h Autoprésentation d'initiatives locales et de leurs pratiques
- 19h30 Débat mouvant
- 20h Repas et échanges informels par groupe
- 21h Concert de Milenka
Parce que nous sommes nombreux à souhaiter reprendre en main notre présent et notre avenir, nous nous donnons ce rendez-vous pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexions et d'actions concrètes.
Merci de faire circuler l'information !
La Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), proposition centrale de l’objection de croissance
La Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) est la proposition centrale du texte commun des objecteurs de croissance du MOC et du PPLD qui appelle à porter la décroissance aux législatives 2012. Cet appel pour une écologie sociale, anti-productiviste et anti-capitaliste est soutenu par Paul Ariès.
8. La Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) from Décroissance - Degrowth on Vimeo.
Je me réjouis de l’accord national conclu entre les deux mouvements politiques de la décroissance (Le MOC et le PPLD) qui défendent une décroissance résolument anticapitaliste et antiproductiviste, une décroissance qui n’est ni sectaire ni punitive, une décroissance émancipatrice. Les électrices et les électeurs avaient besoin de la clarté de cet accord pour faire échec à la propagande de nos adversaires qui soit réclament « toujours plus » de croissance, comme si la Terre pouvait encore le supporter, comme si leur croissance n’entretenait pas les inégalités sociales, soit imposent ou banalisent la récession, comme si le « toujours moins » n’était pas simplement l’autre face du même système, comme si la décroissance se devait d’applaudir à l’austérité ou se réjouir de l’augmentation du prix du pétrole ou des denrées alimentaires, cause de tant de souffrances.
La décroissance que nous aimons n’est pas de faire la même chose en moins, nous n’appelons pas les gens à se serrer la ceinture (un peu, beaucoup, etc.), mais à changer radicalement de mode de vie. Notre société est DEJA bien assez riche pour garantir à chacun de quoi vivre dignement. C’est pourquoi, la décroissance revendique une réduction drastique du temps de travail, c’est pourquoi elle milite pour une dotation individuelle d’autonomie (revenu garanti) couplée à un revenu maximal autorisé, c’est pourquoi elle prône la gratuité de tout ce qui est indispensable à la vraie vie.
Nous savons que rien ne sera possible sans une mobilisation de TOUTES et de TOUS à la fois dans les lieux de vie et dans les entreprises, car c’est nous qui devons choisir que produire, comment et pour qui.
Je me réjouis de cet accord national car il donne un cadre pour l’ensemble des candidats et des candidates de la décroissance, parce qu’il permet d’avancer vers la lisibilité de notre mouvance. J’avoue comprendre les OC qui refusent le jeu électoral ou feront électoralement d’autres choix. Je demande, en revanche, aux électrices et aux électeurs qui souhaitent voter en faveur de la décroissance, lors des prochaines élections législatives, de soutenir les seuls candidates et candidats dont les propositions rejoignent celles de cet accord national (relocalisation avec création de monnaies locales, réduction du temps de travail, DIA, gratuité des services publics, etc.).
J’appelle les candidates et les candidats Objectrices et Objecteurs de croissance à se référer à cet accord national du MOC et du PPLD même lorsqu’elles/ils ne sont pas membres de ces deux mouvements.
J’appelle aussi les électrices et les électeurs à soutenir les candidats des gauches qui portent le mieux ces revendications. C’est la seule solution pour faire gagner la décroissance, c’est la seule solution pour avancer vers un socialisme de la décroissance, vers un éco-socialisme, vers un socialisme gourmand.
Paul Ariès
Auteur du socialisme gourmand (La découverte, mars 2012)
Rédacteur en chef du journal le sarkophage et les Z’indigné (e )s
Forum Alternatif Mondial de l’Eau 2012
L'objet du Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) est de construire une alternative concrète au VIème Forum Mondial de l'Eau (FME) organisé par le Conseil Mondial de l'Eau, organe des sociétés transnationales et de la Banque Mondiale qui prétend s'arroger la gouvernance mondiale de l'eau.
Depuis des années l'ensemble des mouvements de la société civile qui militent pour la préservation des ressources en eau et leur gestion citoyenne ont élaboré des plateformes, des propositions et des actions, soit au cours de rencontres spécifiques (Forums alternatifs de Florence en 2003 et de Genève en 2005, Alter Forums de Mexico en 2006 ou d'Istanbul en 2009) soit è l'intérieur des Forums Sociaux Mondiaux comme à Porto Alegre, Caracas, Nairobi ou Belem, qui ont servi de base pour l'émergence d'un mouvement pour la réappropriation de l'eau, bien commun de l'humanité. Ce mouvement mondial multiforme a permis la naissance de réseaux nationaux, comme en Italie, ou continentaux, comme en Afrique, et le recul de la privatisation de l’eau en Amérique Latine, en Afrique, en Europe et tout particulièrement en France, berceau des principales multinationales du secteur, notamment avec le retour de Paris en gestion publique.
Ce mouvement a favorisé la reconnaissance de l’accès à l’eau comme l’un des droits humains fondamentaux par l’Assemblée Générale de l’ONU le 28 juillet 2010.
Le FAME entend poursuivre et amplifier ce mouvement par :
L’élaboration et la promotion d’un discours alternatif majoritaire en faveur d’une gestion écologique et démocratique de l’eau,
La poursuite de la recherche de solutions à la crise mondiale de l’eau,
La structuration durable du mouvement.
http://www.fame2012.org/fr/
Et un peu de musique venant de Massilia :
Les activité du réseau des gouttes d’O reprennent !
Journée de Rencontre de la Nourricière
le Dimanche 05 Février, de 10H à 18H
à la ferme associative de Val de Chalvagne
L'occasion de découvrir ou rejoindre sa ferme associative originale
- composée d'un Jardin coopératif et d'un groupement d'achat -
et ceux qui la font vivre en fonction de leurs possibilités
- habitant entre la moyenne vallée du var et la côte d'azur -
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Au programme :
- 10h : Accueil et visite de la ferme
- 11h : Présentation réactualisée de la Nourricière et bref aperçu des autres associations du réseau des gouttes d'O, suivie d'un temps de présentation libre
- 12h30 : Repas partagé avec ce que chacun aura apporté
- 14h : Table Ronde de la Nourricière
Contact & accès : cliquez ici
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En savoir plus :
La Nourricière développe, depuis deux ans, au sein de l'association les gouttes d'O, un Jardin coopératif et un groupement d'achat (producteurs locaux et grossiste bio) intégralement gérés et alimentés par l'ensemble de ses membres. Elle poursuit aujourd'hui son développement en se reconnaissant comme une association autonome, elle prendra donc, lors de la Table Ronde de l'après-midi, toutes les décisions organisationnelles qui en découlent et validera les projets et les choix de production pour l'année.
Après la matinée ouverte à tous, cette première Table Ronde de la saison sera donc l'occasion d'accueillir les personnes souhaitant rejoindre la Nourricière pour l'année 2012.
Basé sur l'action et l'innovation sociale, le Jardin Coopératif de la Nourricière permet à ses membres de bénéficier pendant six mois environ d'un panier de légumes hebdomadaire, à travers des modalités définies par eux-même.
Fidèlement à l'esprit des gouttes d'O, toutes les situations personnelles, quelles que soient les éventuelles difficultés, peuvent donc s'intégrer dans les modalités existantes, ou restant à inventer ensemble !
A titre d'exemple, pour l'année 2011, l'adhésion de base était de 240 € avec une participation de 12 jours (pour une production équivalente à plus de 300 € au prix du marché) et il était possible de bénéficier d'exonération partielle ou totale impliquant un engagement accru.
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Autres évènements :
- Les 2èmes et 4èmes dimanches de chaque mois : Journées d'Actions Collectives (JAC) (Plus d'infos)
Prochaines JAC : les dimanches 12 et 26 février
- Samedi 04 Février : Journées d'Epanouissement solidaire
- Samedi 03 Mars : Journées d'Epanouissement solidaire
- Dimanche 04 Mars : Journée de Rencontre du Lab'O
Plus d'informations à venir sur la plateforme coopérative
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Merci de faire circuler ces informations dans vos réseaux !
pour poser des questions ou auto-organiser votre covoiturage, rendez-vous sur le sujet dédié à cet évènement sur notre plateforme coopérative, en cliquant ici !
Crise box : les coffrets cadeaux de la crise
Face à la crise, les cadeaux futiles deviennent utiles. Bien loin du week-end gastronomique dans le sud-ouest ou du massage relaxant dans une ambiance chic et feutrée, les ©Crisebox sont des coffrets cadeaux qui donnent un petit coup de pouce au quotidien difficile des Français les plus modestes.
Le ROC06, publie cette boutade d'internet, pour dénoncer la non-répartition des richesses, avec des personnes qui ont un appartement haussmannien de 250m² pour 2 personnes rarement présentes, pendant que d'autres se répartissent à 12 dans un garage de 10m² loué une somme folle par un marchant de sommeil, quand c'est même personnes ont un toit. Qu'aujourd'hui le luxe pour certain alors que ca devrait être un droit universel est inconditionnel, c'est d'avoir un domicile, du chauffage, et de quoi manger. Aujourd'hui dans la méga-machine capitaliste pour avoir ceci il faut passer par la case marché du travail, et arriver à sortir de la prison du chaumage pour avoir un emploi sous payer. Nous revendiquons la Dotation Inconditionnelle d'Autonomie, ou le Revenu Inconditionnel d'Existence.
Même si les objecteurs de croissances dénoncent le piège et la folie de l'automobile, une des conditions pour travailler est d'avoir un véhicule d'où l'un des slogans les plus redoutable : "je travail pour payer ma voiture je paye ma voiture pour aller travailler". Ivan Illich l'a démontré il y a déjà longtemps, que la vitesse moyenne en voiture est de 8km/h, si nous comptons : le temps passer à la conduire, la vitesse réelle du véhicule (~47km/h), le temps travailler à payer : le véhicule, l'essence, les impots qui construisent les routes, les péages, les amandes, et l'ensemble des faux frais comme l'impact sur notre santé, l'impact sur l'environnement, et sur toutes les choses que nous perdons quand nous utilisons nos belles autos.
Les objecteurs de croissance dénonce aussi les marqueurs sociaux que sont les NTIC, la possession d'un IPAD, dont la construction équivaux à 66% des droits de CO2 d'une personne si nous voulons pas dépasser ce que la nature peut ingurgiter, est un marqueur social de réussite mais d'une utilité toute relative, d'ou un autre slogan redoutable : Moins de bien plus de lien.
AAA : le drame est-il celui qu’on croit ?
Vendredi 13 janvier la France a vu sa note AAA dégradée à AA+. Cette décision est ressentie comme un drame par tous les économistes, politiques et médias de tous bords.
Le réel drame ne serait-il pas ailleurs ? Que signifie cette réaction générale de panique ? Il faut croire que chacun a intégré les règles financières actuelles comme étant naturelles et immuables. Au point de se résigner à subir ses dysfonctionnements et à se soumettre à ses pseudo-solutions, au lieu de remettre en question le système monétaire et financier.
Au premier abord, cette rétrogradation signifie que la solvabilité de la France est jugée à la baisse. En effet, la dette est équivalente aujourd'hui à 80% du PIB, alors qu’elle était de 8% à la fin des années 70. Elle signifie aussi que la France ne pourra emprunter sur les marchés des capitaux qu’à des taux d’intérêt encore plus élevés.
Le drame, c’est que le milieu médiatico-politique ne réinterroge pas l’origine structurelle de cette dette soumise à la machine économique et dont les conséquences sociales, environnementales, et anthropologiques sont dramatiques.
Revenons sur la fonction de la monnaie et son mode de création. La monnaie facilite les échanges de biens et de services, en permettant de les reporter dans le temps, et de multiplier les intervenants. De plus, grâce à l’emprunt auprès de quelqu’un qui a déjà de l’agent, la monnaie permet d’anticiper la production de richesses.
Pour que l’économie fonctionne bien, il est nécessaire d’émettre la quantité de monnaie nécessaire à faire circuler l’ensemble des richesses produites. L’argent n’a pas de valeur en soi, elle n’a de valeur qu’à travers les richesses qu’elle permet de faire circuler. C’est pour cela qu’il ne sert à rien d’émettre trop de monnaie, puisque cette dernière aurait ainsi moins de valeur unitaire (c’est l’inflation).
Selon toute logique, ce serait à la communauté civile, donc à l'Etat, de créer la monnaie en fonction des besoins de circulation de richesses. Or depuis les années 1970, mais surtout depuis le traité de Lisbonne pour L'Europe, les états occidentaux n’ont plus le droit de « créer » leur monnaie, mais doivent « l’emprunter » auprès de banques privées (les banques d’investissement (1)). La condition sous-entendue est que cette monnaie existe déjà, et permet à l'état d'emprunter, tout comme le particulier peut s'adresser à un organisme ayant de l'argent en réserve ; mais ce n'est pas le cas.
En effet, pour répondre à un besoin de création monétaire, les états achètent à des banques privées l’argent qu’elles n’ont pas, et dont elles facturent l’émission à un fort taux d’intérêt. Occultée par le subterfuge d'un vocabulaire qui ne peut s'appliquer qu'à l'économie des ménages, cette scandaleuse arnaque est passée inaperçue pendant 40 ans !
Cette loi n’a pas été adoptée par hasard. Elle ne répond pas à un besoin naturel, elle a une autre fonction. Elle permet à l’oligarchie de s’enrichir par l’intermédiaire de deux leviers. D’abord en s’appropriant l’immense part des richesses produites par le capital et les finances au moyen du jeu des taux d’intérêts. Ensuite en augmentant de manière incohérente l’ensemble de ces richesses. La croissance, c’est impeccable pour s’enrichir scandaleusement sans que le peuple n’ait à redire : c’est qu’il reste toujours quelques miettes pour les plus pauvres. C’est nettement plus facile que de partager.
Cette loi a été adoptée parce que la dette dope fabuleusement le consumérisme. L’endettement des états oblige ces derniers à organiser et structurer l’augmentation du PIB afin d’augmenter leurs recettes fiscales. Sans croissance, pas de taxes. Depuis 40 ans, les pays occidentaux sont peu à peu saturés de biens matériels et vivent avec une croissance artificielle, dont la dette est le moteur. Sans cette dette structurelle – appelée aussi « La Crise » -, la croissance naturelle aurait sûrement été plus équitable et durable, mais aussi plus faible, donc moins facile à répartir inéquitablement sans que cela se voie.
La perte du triple A est présentée de façon opportuniste par les dirigeants comme la nécessité de s'engager vers encore plus de croissance pour pouvoir rembourser (2) ! Il ne s’agit pas de retrouver la croissance pour le bien-vivre des humains, mais pour payer les dettes. L’humain était au service de l’économie pour l'économie. Voilà que maintenant cette économie est au service d'une dette ! Bref, l’humain est au service de la dette... et de ceux qui en profitent.
Mais le système atteint les limites de l’écosystème. Tous les pays sont endettés. L’humanité est endettée. Mais envers qui ? Créer de la dette, c’est aussi s’autoriser à ponctionner les ressources de la terre, sans se soucier de leur épuisement progressif. La crise de la dette, c'est le choc entre la consommation effrénée des énergies fossiles et les limites imposées par la réalité écologique. La création de croissance via des produits financiers ne pourra plus durer encore longtemps sans s’appuyer sur des richesses concrètes. La bulle financière est en train d’imploser. Le pic du pétrole et du reste (3) est atteint, le dérèglement climatique nous accule à la modération. Bon nombre de contemporains réalise que le capitalisme ne tient pas ses promesses de bien-vivre pour tous. La machine à produire et consommer est en train de s’enrayer.
Alors, « ils » ne savent plus où donner de la tête. Le communiqué de l'agence de notation qui accompagne la dégradation de la note de la France dit que notre pays doit poursuivre ses réformes structurelles, et en même temps, qu'il n'y a pas assez de croissance en France. C’est la double imposture de la « rilance », à la fois de la rigueur et de la relance. La politique de l'oxymore au service de l’oligarchie. Le double-bind qui peut tous nous rendre fous si nous n'y prenons pas garde.
C’est en cela que tout ce qui se passe autour des agences de notation est dramatique. Chacun se soumet aux règles d’un jeu qui n’a rien de naturel, au lieu d’en profiter pour questionner à fond les sens de la production, de la consommation et de la monnaie.
Il est donc nécessaire de rendre incontestables ces questionnements. Il est tout aussi important de proposer des pistes de solutions et des outils de transition vers un monde soutenable et serein.
C’est pour cela que des objecteurs de croissance s’associent, sur le plan national et local, aux organisations qui réclament un audit citoyen de la dette et qui organisent des débats publics. La démarche autour de l’audit est un moyen de casser la "doxa" néolibérale qui nous interdit d’interroger le système, "There is no alternative" (4) disait Thatcher. C’est un moyen pour aider le grand public à se saisir du problème. C’est un moyen pour fabriquer des arguments. C’est un moyen pour exiger l’accès aux documents cachés. C’est un moyen pour créer un rapport de forces. Cette démarche autour de l’audit est nécessaire pour démonter la propagande officielle.
Inventons un monde soutenable et équitable. Redonnons à la production sa fonction principale : considérons les biens matériels comme les auxiliaires de notre bien-vivre et non pas comme une fin en soi. Redonnons à l'argent sa fonction originelle qui est de faciliter les échanges, en veillant à ce qu'il ne devienne pas la source de conflits sociaux. Explorons des pistes et des outils facilitant cette transition, telles que la relocalisation, l’agriculture à échelle humaine, la Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (le revenu maximum autorisé, la gratuité de l’usage et le renchérissement du mésusage).
C'est à la démocratie, via ses institutions légitimes, que doit revenir la tâche de créer la quantité de monnaie nécessaire à faire circuler les richesses produites. Déclarons la dette illégitime afin de pouvoir sereinement cesser de produire pour produire. La société de croissance n'est pas la solution. C'est le problème !
Parti Pour La Décroissance
Le revenu de base inconditionnel
Le revenu de base inconditionnel est une vieille idée. Elle est apparue pour la première fois dans les utopies de la Renaissance, chez Thomas More par exemple.
On la retrouve en marge des Lumières, en marge de la fondation des Etats-Unis et de la révolution française.
Dans les années 60, le revenu de base a été sérieusement discuté aux Etats-Unis avec les idées de Juliet Rhys-Williams et le modèle d’impôt négatif de Milton Friedman. Des essais in situ montrèrent qu’avec le revenu de base, seul un groupe de population avait tendance à rester plus volontiers à la maison: les mères qui élèvaient seules leur enfant. Un autre phénomène fut constaté : le nombre de divorce augmenta parce que la dépendance financière n’était plus un motif de vie commune.
Le revenu de base inconditionnel est une idée neuve. Il remplace des idées transmises de génération en génération et des notions devenues fausses. Il dissout la sclérose qui fait que l’on s’accroche désespérément à ce que l’on a : à ses idéologies, à ses opinons bien arrêtées, à son poste conquis de haute lutte. Il dissout les blocages du travail, les blocages empêchant une redéfinition de la valeur des prestations, les blocages contre la société future dans laquelle la responsabilité de la personne aura plus de valeur. Et sa vitalité aussi.
Le revenu de base, sans conditions, est une avancée culturelle devenue réalisable grâce à la rationalisation, à la productivité des machines, à la globalisation. Devenue nécessaire à cause de l’individualisation, de l’évolution des parcours de vie et des bouleversements dans le monde du travail. Devenue indispensable pour que le progrès libère l’être humain plutôt que de le marginaliser. Le revenu de base renforce l’être humain face aux systèmes.
Il est changement de paradigme. Il éclaire d’un jour nouveau tous les domaines de la vie, il fait évoluer sa propre manière de voir les choses, il ouvre des perspectives à toutes les fonctions personnelles ou sociales.
Il n’est pas solution à tous les problèmes, mais il rend possible beaucoup plus de solutions.
Il est droit civil économique, comme il n’y en a encore jamais existé dans l’histoire. Il est prolongement de la démocratie dans laquelle le droit à la vie est aussi un droit au revenu. Dans laquelle le droit à développer ses propres capacités suppose un droit au revenu.
Un revenu pour chacun, pour chaque personne sans condition, sans exigence ou mise sous tutelle, suffisamment élevé pour pouvoir vivre modestement.
La fin de prestations sociales qui excluent, la fin du chômage incontournable, la fin des prestations complémentaires, des subventions et de la burocratie qui va avec. À hauteur de son montant, le revenu de base remplace tous les revenus de transfert payés par l’État. Il a des répercussions sur les rémunérations, les salaires et les honoraires dans l’économie privée. Le travail devient moins cher mais est mieux estimé. Le travail volontaire augmente, les initiatives et l’engagement personnel aussi.
Et qu’en est-il des travaux qui doivent être effectués, mais que plus personne ne veut faire car chacun a un revenu de base ?
Il doivent alors être payés suffisamment pour trouver preneur. Car ce travail a forcément de la valeur, vu qu’il est tellement indispensable et que vous ne voulez pas le faire vous-même.
Et qui doit payer ce revenu de base ? D’où vient l’argent ?
Qui est motivé pour être performant ? Et la discipline ?
Et les étrangers, viennent-ils tous ici pour en profiter ?
Et ceux qui ne font que trainer aujourd’hui, ne sont-ils pas totalement exclus de la société ?
Et ceux qui ont déjà beaucoup d’argent, doivent-ils aussi recevoir un revenu de base ?
Est-ce que le revenu de base est un thème libéral ? Ou bien de gauche ? Ou bien des chrétiens?
Est-ce que les hommes sont mûrs pour plus de liberté ? Pour plus d’égalité ? Pour plus de fraternité ?
Quel travail feriez-vous, si votre revenu était assuré ?
« Le revenu de base, une impulsion culturelle », le film, 100 mn. Il suscite beaucoup de questions, il répond à beaucoup de questions, il jette un regard étonnant sur des choses que l’on n’a pas envie de voir.
Appel pour le revenu de vie : http://appelpourlerevenudevie.org/
http://barbara.lautre.net/Appel_pour_le_Revenu_de_vie.pdf
A lire aussi : http://revenudevie2012.blogspot.com/
La ROUE, monnaie locale du Vaucluse.
Le ROC06 salue l'initiative de "La roue" d'Avignon et du Vaucluse, monnaie locale alternative spéciale "crise", de François Delay et Thierry Cottet. A Toulouse en 2008 la création du SOL-Violette, une monnaie complémentaire comme outil pour une démarche globale fut créée, et ils ont réalisé une vidéo assez complète sur leur expérience.
L'article publié le samedi 12 novembre 2011 (http://www.laprovence.com/article/economie-a-la-une/le-vaucluse-sort-de-leuro), montre que les monnaies locales sont pas bien comprises et méconnues, la monnaie locale n'est pas née en 2000 en Argentine. Elle est née (ou ressuscité) suite à l'expérience de Wörgl qui fut conduite de Juillet 1932 à Novembre 1933 comme un exemple classique montrant l'efficacité potentielle des monnaies locales. Wörgl est une petite ville d'Autriche de 4 000 habitants qui introduisit un système de bon local durant la Grande Dépression.
En 1932, la taux de chômage à Wörgl avait augmenté de 30%. Le gouvernement local avait accumulé des dettes d'une montant d'1.3 million de schillings autrichiens (ATS) alors que les réserves en liquidité correspondaient à 40 000 ATS. La construction locale et l'entretien municipal étaient au point mort.
A l'initiative du maire de la ville, Michael Unterguggenberger, le gouvernement local imprima 32 000 bons-travail portant un taux d'intérêt négatif de 1% par mois (monnaie fondante), et pouvant être convertis en schillings pour 98% de leur valeur faciale. Un montant équivalent en schilling était déposé à la banque locale pour couvrir les bons en cas de rachat en masse et de réclamation des intérêts par le gouvernement. Les bons circulèrent si rapidement, que seuls 12 000 d'entre eux furent en fait mis en circulation. Selon les rapports du maire et d'économistes d'alors qui étudièrent cette expérience, le système de bons fut facilement accepté par des marchands locaux et la population locale. Les bons permirent de réaliser pour 100 000 ATS de projets de travaux publics incluant la construction et la réparation de routes, de ponts, de réservoirs, de systèmes de drainage, d'usines et de bâtiments. Le bon eut également cours légal pour le paiement des taxes locales. Pendant l'année où la monnaie fut en circulation, elle circula 13 fois plus vite que le shilling officiel[réf. souhaitée] et servit de catalyseur à l'économie locale. Les lourds arriérés en impôts locaux se réduisirent de façon significative. Les recettes du gouvernement local s'élevèrent de 2 400 ATS en 1931, à 20 400 en 1932. Le chomâge fut éliminé, alors qu'il demeura très élevé dans le reste du pays. Aucune hausse des prix ne fut observée. S'appuyant sur le succès significatif de l'expérience de Wörgl, plusieurs autres communautés introduisirent des systèmes de bons similaires.
En dépit des bénéfices tangibles du programme, il se heurta à l'opposition du parti socialiste régional, et à l'opposition de la banque centrale autrichienne, qui y vit une violation de ses pouvoirs sur la monnaie. Il en résulta une suspension du programme, le chômage se développa à nouveau, et l'économie locale dégénéra bientôt au niveau d'autres communautés du pays.
Parmi d'autres documents historiques bien documentés, l'on trouve :
Le système de monnaie de Joshua Norton
Les certificats de prospérité
Wara (Allemagne, rendu illégal en octobre 1931)
les bons d'achats de la commune libre de Lignières (Cher)
A quoi sert la gauche?
Nous ne pouvons pas zapper l'éditorial du Sarkophage (N°27) des mois de novembre-décembre, car il est plein de clairvoyance et reflète la situation électorale actuelle de la France. Nous remercions Paul Ariès pour ce texte qui illustre purement le soustitre du Sarkophage : "Comprendre c'est désobéir"! Le ROC06 sera comme le Sarkophage ceux qui désobéiront aussi sous cette gauche ou cette droite, et qui désobéiront pour construire de nouveaux jours heureux.
La question est légitime depuis la publication des deux ouvrages de Laurence Parisot, la patronne du Medef. Dans Besoin d’air (Seuil, 2007), elle expliquait que le problème ne serait pas la croissance économique. Elle reconnaissait certes que le système a bousillé le système, mais, promis-juré, on ne le ferait plus. La solution serait le capitalisme vert, c’est-à-dire la volonté d’adapter la planète puis l’humanité elle-même aux besoins du productivisme. Nous avons connu, dans la foulée, le Grenelle des dupes et sa conclusion la politique de « juste adaptation ». Dans Un piège bleu Marine (Calmann-Lévy, 2011), Parisot s’en prend cette fois au Front national. Le patronat et le capitalisme seraient finalement les meilleurs remparts contre le retour de la bête immonde… Ce bréviaire de la dame de fer du Medef est l’œuvre d’un patronat sénile. Pas un mot sur la collaboration économique du patronat français durant la Seconde Guerre mondiale, ni sur le « plutôt Hitler que le Front populaire » cher aux milieux d’affaires, ou sur le financement des ligues factieuses par le grand capital. Saluons le tour de force qui fait apparaître le patronat sans passé et sans passif. Ce bréviaire s’en prend aussi aux thèses de la gauche sans jamais la nommer, comme si le programme « bleu Marine » était altermondialiste et anticapitaliste, comme si la voie royale qui conduit au Front National n’était pas la droite populaire ! Le vote bleu Marine serait le vote anti-argent, antimarchés, antiéchanges… Il prolongerait la victoire du Non au référendum…
À quoi sert la gauche ? La question est légitime au regard de l’absence des thèses antiproductivistes au sein de la campagne. Je ne parlerai même pas des « cocus » de la « démondialisation », finalement invités à voter pour François II. Le terme le plus utilisé d’ailleurs par les impétrants, Hollande et Aubry, fut celui de croissance économique. Cette gauche-là n’a toujours rien compris. Le «capitalisme coopératif» est une chimère. Quant aux autres gauches, elles donnent le sentiment d’un sacré retard à l’allumage, faute d’oser faire véritablement du neuf en politique. J’ai bien peur qu’on nous refasse le coup d’une énième campagne strictement antilibérale, d’une campagne très éloignée de la révolte de la jeunesse dont le mouvement des Indignés est un symptôme. J’ai vécu le samedi 22 octobre un très mauvais rêve lors de l’assemblée générale des Services publics à Valenton. J’ai pu entendre des dirigeants et des cadres communistes dire que l’écologie antiproductiviste était un peu malthusienne, que la désobéissance c’était bien joli, mais pas à la hauteur de 2012, que l’idéal serait que les Africains aient autant de voitures que les Français, que la gratuité ne serait pas une bonne solution car il faudrait d’abord faire payer les riches, bref que les antiproducti- vistes voudraient finalement affamer le peuple ! La gauche antiproductiviste est donc dans l’attente que les candidats de la vraie gauche franchissent enfin le Rubicon… Europe-Écologie a bien raison de dire préférer ne pas avoir de députés plutôt que de renoncer à la sortie du nucléaire… Cette position doit être celle de tous les candidats de la vraie gauche, comme ils doivent dire qu’ils préféreraient ne pas avoir de députés plutôt que de ne pas revenir à la retraite à 60 ans sans malus, plutôt que de ne pas obtenir les 32 heures sur 4 jours, plutôt que de ne pas avancer vers la gratuité des services publics. Le Sarkophage sera de ceux qui désobéiront aussi sous la gauche, de ceux qui désobéiront pour construire de nouveaux jours heureux.
Paul Ariès