R.O.C. 06
2Mai/17Off

Front National, la face immonde du capitalisme

Du Parti Pour La Décroissance

La grande déprime…

Oui, c’est vrai, comment ne pas le constater, nos modes de vie engendrent de la frustration, du mal-être, des peurs et des haines,

Comment nier que notre système économique, pivot de notre modèle de société, est exigeant, oppressant, voire tyrannique, que ce soit pour celles et ceux qui ont un emploi, un de ces « bullshit job » ou encore celles et ceux condamnés à la précarité ou au chômage ? Les premiers doivent faire face à une remise en cause permanente d’eux-mêmes, à une pression toujours constante pour améliorer leur productivité et pour mériter leur place. Ils doivent également subir toujours plus de stress, et sont toujours plus confrontés à des questions éthiques sur leur rôle dans cette société. Les seconds font face à une misère grandissante, à toujours plus d’humiliations, à un sentiment de rejet. Nos sociétés nous mettent en concurrence en utilisant la peur du chômage. La religion des indicateurs et l’économicisme rendent nos vies et activités toujours plus absurdes. De même, en nous opposant, on renforce la peur du déclassement, toujours plus prégnante, accompagnée d’un sentiment d’abandon, de ne pas être entendu, d’être lésé par un système injuste. Nos vies, trop chargées, ne laissent que peu de temps pour souffler. La pression imposée par notre monde moderne est insupportable, à telle point que nous nous croyons dans des situations moins confortables qu’il y a 40 ans… ou que chez le « voisin », « l’autre », qui serait, lui, « protégé », « assisté »…  C’était mieux avant… Et c’est mieux ailleurs…

Alors, oui, il est légitime d’exprimer ces frustrations, ces peurs. Il est sain de se révolter contre ces injustices.

Mais aussi construite, entretenue

Ces constats se retrouvent dans plusieurs études convergentes et mettent en avant un mal-être, des souffrances objectives. Mais il ne faut surtout pas négliger leur dimension subjective !

En effet, ce malaise est partiellement construit et renforcé par la société du spectacle, les médias et la publicité avec l’imaginaire qu’ils développent. Nous sommes dominés, individuellement et collectivement, culturellement et socialement, par le « toujours plus » qui génère de multiples insatisfactions. La rivalité ostentatoire, même inconsciente, est renforcée par des inégalités endémiques, en permanence exacerbée. Et ce, non sans manipulation : la publicité sait utiliser les techniques les plus subtiles, perverses et efficaces afin de nous faire désirer toujours plus en s’appuyant sur les neurosciences, la psychologie et la psychologie sociale… Ainsi, il faut consommer toujours plus pour produire toujours plus pour préserver son niveau de vie… Mais aussi conserver son emploi pour consommer encore plus…

Enfin ce mal être est d’autant plus fort qu’il fait face à un manque de projet collectif. L’individualisme exacerbé, le culte de la personne et la pression sociale intenable qu’il engendre, en particulier à travers les réseaux sociaux transforment tout échec, toute frustration en une blessure narcissique qu’aucun projet commun ne viendra compenser.

Des frustrations au service de l’oligarchie

Pourtant nous, occidentaux et classes supérieures au Sud, n’avons jamais été aussi « riches », c’est-à-dire que nous n’avons jamais bénéficié d’autant de richesses matérielles. Mais pour combien de temps et à quel « prix » : sacrifices sociaux, inégalités galopantes et honteuses, désastres écologiques et environnementaux, guerres illégales afin de sécuriser nos approvisionnements en matières premières et leurs conséquences… Surtout, nous semblons ne pas nous en rendre compte. Rien qu’en France, une très grande majorité de nos concitoyens vivent mieux qu’il y a 50 ans. Dissonance cognitive ? Nous sommes ancrés dans une société structurellement frustrante en étant condamnés à désirer toujours plus, à suivre le mode de vie des plus aisés alors que celui-ci n’est ni soutenable, ni généralisable et peut être pas si souhaitable. C’est inhérent à nos modes de vie, que personne ne souhaite ou ne semble prêt à négocier.

Ainsi les vraies questions sont éludées, les frustrations et les craintes méprisées par l’oligarchie et ses chiens de garde, véritables bénéficiaires de cet état de fait, qui expliquent qu’il faut faire toujours plus de sacrifices, qu’il faut être responsable et réaliste, qu’il y a la dette, la concurrence étrangère, etc.

 

« Ca va faire le jeu du FN »

Ainsi, depuis plusieurs décennies, un débat radical autour de notre modèle de société est balayé car jugé passéiste, démagogique, irréaliste voire dangereux. Alors plutôt que de questionner le fond, c’est-à-dire le consumérisme, le productivisme et le néo-libéralisme, la pensée unique et dominante nous impose une fuite en avant des plus inquiétantes. On stigmatise et on ignore ces malaises pour mieux les caricaturer… Ces sujets sont pourtant cruciaux, ne serait-ce parce qu’ils occupent l’esprit d’une part importante de nos concitoyens.

Ainsi, de manière consciente ou non, le système a fait le jeu des extrêmes, en particulier à la droite extrême, avec le Front National. Et c’est d’autant plus confortable pour ce système que cela permet d’éluder d’autant plus les débats de fond en les cachant derrière cet épouvantail : pas de débat car « ça va faire le jeu du FN » !

Comme si ça ne suffisait pas pour faire vraiment le jeu du FN, on diabolise ses supporters, on leur donne des leçons de manière arrogante, ce qui renforce sa légitimité. Enfin, « Ca va faire le jeu du FN » laisse à penser que le FN aurait des solutions à ces problèmes éludés, réels ou construits… Le FN est ainsi gagnant sur toute la ligne.

 

Une imposture insupportable

Cette « légitimisation » est d’autant plus insupportable qu’elle est une imposture : le FN, mouvement démagogique et manipulateur, s’empare avec opportunisme de certain de ces sujets de société méprisés par la pensée unique, qui méritent pourtant d’être débattus. Ainsi, la boucle est bouclée, le système a besoin du FN qui lui-même a besoin du système. Le premier utilise le second pour éviter toute remise en cause, le second instrumentalise ce mépris pour mieux s’imposer, sans pour autant souhaiter apporter de solutions à ce qui constituent son fond de commerce.

Ne nous leurrons pas, le FN a les mêmes objectifs, les mêmes injonctions, les mêmes mises en concurrence, le même culte du toujours-plus, qui mèneront nécessairement et automatiquement aux mêmes frustrations qu’aujourd’hui ! Mais en pire… car le FN exacerbe les rivalités en divisant toujours plus. Le FN est une formation « raciste » qui « aime une France morte », une France qui n’a d’ailleurs jamais existé, une France fantasmée. Le FN n’est pas antisystème, puisqu’il est le fruit du système. Il est le vilain petit canard de l’oligarchie au pouvoir, mais il fait quand même partie de cette oligarchie. C’est la frange dure, issue d’une famille riche qui a profité du système au détriment des autres, qui souhaite continuer à prospérer mais qui souhaite surtout se préserver.

 

Le programme du FN, un cheval de Troie

Les propositions du FN peuvent paraître de bon sens, d’autant que l’oligarchie fait tout pour éviter le débat sur certaines questions… Mais si nous avions ces débats, nous aurions l’occasion de discuter d’un spectre plus large de propositions que ce qui nous est rabâché. Et ainsi, des électeurs séduits par les propositions du FN pourraient finalement se rendre compte que le fond de leur pensée correspond à des propositions similaires à celles du FN,  en apparence seulement, et tellement éloignées sur l’intention et l’application.

Nous avons en commun, en apparence, une critique radicale d’une société dominé par le profit, le néolibéralisme et ses méfaits. De même, leur « parler simple » séduit, d’autant plus qu’il s’intègre parfaitement au format médiatique qui ne laisse pas le temps du développement. Mais leur protectionnisme n’est pas notre relocalisation ouverte, basée sur les solidarités et l’ouverture vers l’autre. Leur critique de l’Euro et de l’Europe est loin de celle que nous portons : l’enjeu n’est pas de continuer à exploiter et à rester dans le culte de la Croissance dans un plus petit territoire. Le FN souhaite surtout ne pas poser la question du partage des richesses, mais au contraire rêve d’une autre croissance, celle du système, pour seulement certains d’entre nous, sans remettre en cause ni l’exploitation humaine, en France ou ailleurs, ni le pillage des ressources. Une sorte de capitalisme bleu-blanc-rouge !

Leurs propositions s’appuient sur des approximations pour donner l’impression qu’elles s’appuient sur du bon sens. Alors qu’elles sont le fruit des valeurs haineuses du FN. Le FN n’est pas antisystème et encore moins dans une démarche de « pas de côté ». Au final, l’élection de Marine Lepen mènerait nécessairement à une exacerbation des frustrations et avec de moins en moins d’issues pour en sortir. Il ne propose pas de questionner les inégalités mais de les déplacer.

Le Front National est un exutoire pour exprimer ses frustrations. Il s’appuie sur des haines, en stigmatisant les étrangers, les réfugiés ou encore les bobos, les urbains, les mondialistes… En fait il ne propose pas de résoudre les problèmes, mais juste de s’en protéger, voire de les renverser à leur profit. Il suggère de se substituer aux exploiteurs au lieu de supprimer l’exploitation. Il renforce cette montée des inégalités en terme de ressentis et de perceptions entre les territoires à travers la métropolisation au lieu de proposer du dialogue, de la compréhension, et des solutions pérennes. Il renforce les haines, l’entre-soi et les certitudes, alors que l’enjeu devrait être de recréer du lien en réinscrivant nos vies dans les territoires, en se réappropriant le sens de nos consommations et productions. Ainsi, bien loin de proposer un avenir souhaitable et un vivre ensemble convivial, il invite à créer toujours plus de frustrations, de concurrences, de haines… tout comme le système dominant que nous rejetons…

 

Laisser le débat de la Décroissance s’ouvrir

Aujourd’hui, il est temps de casser les mythes de la société de croissance, ses mécanismes, ses imaginaires et ses solutions… donc de casser aussi le mythe du FN. Lutter contre la métropolisation de nos sociétés, privilégier l’ouverture sur l’autre et les autres territoires (et ne pas se figer dans une vision passéiste/fantasmée) non pour s’opposer mais bien pour se compléter car nous sommes inter-dépendants. La seule solution est vraiment d’amener une critique radicale au système dominant, c’est-à-dire aller à la racine des problèmes afin d’éviter de légitimer l’émergence de fausses solutions portés par des cautions du système. Il est temps que les pompiers pyromanes, chiens de garde de la pensée unique, sortent de leur entre-soi et laisse le débat de la Décroissance s’ouvrir : c’est-à-dire questionner notre de modèle économique toxico-dépendant à la croissance, notre système politique enfermé dans l’économicisme, nos cultures sous perfusion de la publicité qui crée frustrations et rivalités, pour mieux se réapproprier le sens de nos vies et un vivre ensemble, relocalisé dans des territoires ouverts sur le monde… Bien loin de l’idéologie du FN,  des chimères de l’oligarchie bien-pensante et des fantasmes de la société de croissance, l’enjeu est de ne pas réagir mais bel et bien d’agir. Les solutions sont là, alors débattons, rencontrons-nous et construisons un avenir sur d’autres principes, comme le partage, la solidarité et la convivialité.

Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Christophe Ondet et Anisabel Veillot
Co-auteurs d’ « Un Projet de Décroissance ».

2Mai/17Off

L’Âge des low tech

L'Âge des low tech
Vers une civilisation techniquement soutenable

Face aux signaux alarmants de la crise globale – croissance en berne, tensions sur l’énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée – on cherche à nous rassurer. Les technologies « vertes » seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.

Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l’impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les « basses technologies ». Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. S’il met à bas nos dernières illusions, c’est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie.
Philippe Bihouix est ingénieur. Spécialiste de la finitude des ressources minières et de son étroite interaction avec la question énergétique, il est coauteur de l’ouvrage Quel futur pour les métaux ?, 2010.

PRIX DE LA FONDATION DE L'ECOLOGIE POLITIQUE 2014

 

 

17Fév/16Off

Conférence internationale sur la décroissance – Budapest – 30 août-3 septembre 2016

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Après Paris en 2008, Barcelone en 2010, Venise en 2012 et Leipzig en 2014, Budapest accueille la cinquième conférence internationale sur la Décroissance du 30 août au 3 septembre 2016 à l’université Corvinus.

Nous vous invitons à suivre les différents appels à contributions sur www.budapest.degrowth.org. Cette conférence, d’abord académique, souhaite créer un espace de dialogue et d’ouverture avec des sessions spéciales, des plénières mais aussi différents types d’activités culturelles, artistiques, manuelles mais aussi politiques et militantes autour d’une semaine de la Décroissance. Budapest offre un réseau d’alternatives sur lequel s’appuie cette conférence.

Cette rencontre se tiendra dans un environnement post-socialiste. Nous espérons des rencontres et discussions enrichissantes à travers une mise en perspective entre un contexte sociale, économique et politique complexe et différentes approches, perceptions et expériences venant de différentes régions du monde.

Nous proposons une organisation régionale et participative dans le but d’initier des discussions, du dialogues et des expérimentations autour de la Décroissance dans la région. Nous avons déjà pu observer la pertinence d’une telle démarche l’année dernière lors d’une rencontre en Hongrie, puis à Vienne et dans les Balkans à l’automne dernier.

budapest_imageCette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la dernière conférence qui a réuni en septembre dernier à Leipzig plus de 3500 personnes de 74 nationalités. Enfin, puisque plusieurs précurseurs de la décroissance comme Karl Polanyi, Ivan Illich, Nicholas Georgescu Roegen ou André Gorz sont originaire de cette région.

Ainsi, en s’inspirant de Karl Polyani et de son fameux ouvrages, La Grande Transformation, nous nous questionnerons ensembles pour savoir si : la Décroissance peut-elle dessiner des chemins vers de nouvelles grandes transformations désirables ?

Pour plus d’infos et de discussions autour de cette conférence, retrouver l’émission sur Tilos radio avec Hu-lala à laquelle l’équipe d’organisation francophone a participé :

Rendez-vous à Budapest à la fin de l’été !

13Nov/14Off

SACRÉE CROISSANCE ! [Marie-Monique Robin]

Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin est avant tout l’histoire d’une cassure. Entre les décideurs politiques et une partie de la population réticente à se laisser imposer les doxas libérales, les visions du monde tel qu’il doit être mené semblent irréconciliables. Lorsque les premiers ne jurent que par la croissance, répétant le terme comme une formule incantatoire, les seconds espèrent en d'autres solutions et réfutent le productivisme et la consommation à tout prix. Les experts intervenant dans le film sont formels : sous la forme qu'elle a connue au XXe siècle, la croissance est terminée, elle ne reviendra pas. De nombreux paramètres ne leur laissent aucun doute, dont la fin de l’ère des énergies bon marché ou la dépendance croissante à la dette.

Fous et insoumis

"Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste" déclare un... économiste, non sans humour. Alors, pendant que les États s’enfoncent dans la crise, des insoumis créent les prémices d’une société fondée sur la sauvegarde écologique et le développement durable. Avec Sacrée croissance !, la réalisatrice présente une sélection d’initiatives réussies et de modèles alternatifs viables. Son film élargit ainsi le champ des possibles en montrant comment on peut réfuter en action, et pas seulement en paroles, le modèle économique dominant. Avec une idée force : face au gaspillage mondial, la réponse doit être locale et solidaire. À Toronto, une coopérative de fermiers produit des légumes bio près du centre-ville et vise la souveraineté alimentaire. À Rosario (Argentine), on lutte contre l’exclusion sociale en fertilisant d'anciennes décharges pour embaucher des maraîchers débutants. Certains villages népalais s’approchent de l’autosuffisance énergétique grâce au biogaz et à la micro-hydro-électricité. Au Brésil ou en Bavière, des banques communautaires et des monnaies locales bouleversent le rapport à l’argent d’un public qui se fait "prosommateur" (producteur et consommateur). Quant au Bhoutan, il développe une politique publique révolutionnaire instaurant le concept du "Bonheur national brut" (BNB). "L’abondance matérielle finira par s’arrêter", rappelle un des intervenants. Et c'est avant qu'il faut changer de paradigme économique, insiste Marie-Monique Robin.

 

http://www.arte.tv/guide/fr/050584-000/sacree-croissance

24Oct/14Off

Dernière alerte, 40 ans après « Les limites de la croissance » – Rapport Meadows du Club de Rome

En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT (Massachussets Institute of Technologie) rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu'ils intitulent The Limits to Growth.

Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d'une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini.

Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres. Nous sommes avant la première crise pétrolière de 1973, et pour beaucoup d'esprits, la croissance économique est un fait durable, qui ne saurait être discuté.

En avance sur leur temps, ils n'ont pas été entendus. Aujourd'hui, les limites à la croissance ont été largement dépassées. Il est plus que temps des les écouter afin d'amorcer ce virage des consciences et aller chercher et créer les conditions favorables à la résilience dont nous allons avoir tant besoin.

20Oct/14Off

Au Rassemblement ZAD du Testet, le 25 Octobre avec le MOC

Le MOC tiendra un stand ; vous pourrez y retrouver nos publications, prendre des contacts…
Au nom de quoi sacrifie-t-on notre patrimoine écologique ?

Le barrage serait construit le long de la forêt de Sivens, en aval du lieu-dit de Barat, sur des Espaces Boisés Classés (EBC) et dans la zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). 29 hectares, soit 60% de l’emprise d’acquisition de la retenue (48 ha), sont boisés (friches, peupleraies, vergers de résineux, taillis…). Il ennoierait la zone humide du Testet, dernière zone humide d’importance du bassin versant du Tescou, qualifiée par la DREAL comme faisant « partie des zones humides majeures du département du point de vue de la biodiversité ». D’une capacité établie à 1,5 millions de m3, les mesures approximatives de la retenue seraient : 1,5 km de longueur, 230 m de large, 48 ha de surface d’emprise du projet, environ 4 m de profondeur à plein. La hauteur du mur au-dessus du terrain naturel serait de 12,8 m.

Ce projet, dans les cartons depuis environ 40 ans, est officiellement porté par le Conseil Général du Tarn, maître d’ouvrage, mais surtout par son maître d’ouvrage délégué, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG), une Société d’ Economie Mixte chargée des aménagements hydrauliques et du « développement économique des zones rurales » (sic) dans le Sud-Ouest. C’est elle qui a mené une étude en 2001 (prétendument actualisée en 2009) et qui a conclu à la nécessité de construire ce barrage … dont elle propose tout naturellement de prendre en charge la construction. Les raisons invoquées (prétendument d’intérêt général) sont de deux ordres. D’une part, 30 % du volume de la retenue servirait au soutien au débit d’étiage du Tescou (débit minimum pour diluer les polluants). D’autre part, 70 % serait destiné à l’irrigation, au profit d’une vingtaine d’agriculteurs de la vallée du Tescou (avec prédominance du maïs, céréale particulièrement gourmandes en eau).

La pollution mise en avant concerne la laiterie Sodiaal à Montauban dont les rejets « hors-normes » évoqués en 2001 sont désormais maîtrisés depuis 2006 selon le Collectif du Testet. La CACG n’a pas tenu compte de cette nouvelle donnée dans son rapport présenté aux autorités et considéré comme l’étude de référence ayant entraîné le vote favorable des élus. Plus grave encore, la CACG n’a pas actualisé les besoins agricoles en irrigation dans son rapport de 2009. Elle affirme pourtant dans le Rapport d’enquête publique de 2012 que « la surface irriguée a diminué de 38% » sur « les communes du bassin du Tescou à l’amont de Montauban entre 2000 et 2010 ». Tendance qu’on retrouve d’ailleurs à l’échelle régionale, puisque les données officielles concernant Midi-Pyrénées montrent une baisse de la surface irriguée (- 23%) entre 2000 et 2007. Reconnaître ces deux faits reviendrait à avouer l’inutilité du projet de barrage aujourd’hui, en 2014. Or, confronté à la baisse des financements publics et à la diminution des contributions des irrigants (qui prélèvent moins d’eau), la CCAG a besoin de ce gros chantier pour asseoir son propre développement.

Un projet inutile et imposé au mépris des règles démocratiques de base !!!

sources : http://www.les-oc.info/2014/10/testet-25-octobre-avec-moc/

30Juin/14Off

Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique [Antoine Missemer]

Il s’agit d’un livre qui devrait être connu de tous les lycéens de sciences économiques et sociales. Cela nécessite sans doute la connaissance d’un vocabulaire complexe, endo- et exosomatique, thermodynamique, entropie, bio-économie, durabilité forte/faible (substitution ou non entre facteurs de production), etc. Mais le résultat sera probant, une remise en cause fondamentale de l’économie standard, celle qui est enseignée dans les écoles et qui oublie que les activités économiques sont complètement dépendantes des ressources naturelles. Pour Nicholas Georgescu-Roegen, « la physique thermodynamique nous enseigne que la sphère économique n’est qu’un sous-système du système-Terre ». Pour un élève de SES, cela implique que le circuit économique qui se contente de tourner en boucle revenu, consommation et monnaie est incomplet. Il dépend de la biosphère dans laquelle d’ailleurs il rejette sa pollution. Les questions de l’énergie, de la démographie et des générations futures sont aussi traitées sans tabou.

L’intérêt de ce livre est encore plus grand que la formulation d’un nouveau paradigme pour l’économie politique. Il propose des moyens d’action pour éviter l’effondrement probable d’une croissance qui a nié ses limites naturelles. Comme nous désirons nous raser plus vite dans le seul but d’avoir plus de temps pour dessiner une machine qui rase encore plus vite, Georgescu-Roegen nous invite à la sobriété. En ce sens, il est devenu la référence des mouvements de la décroissance.

Nous conseillons de commencer la lecture de ce livre par la fin, le texte synthétique écrit directement en français par Georgescu-Roegen en 1978 pour ensuite renforcer sa compréhension de la bio-économie grâce aux commentaires d’Antoine Missemer.

28Juin/14Off

Demain la décroissance n°10 [Vincent Liegey]

Diplômé ingénieur généraliste, Vincent Liegey, 35 ans, a rejoint le Parti Pour La Décroissance en 2008 et en est l’un principaux des porte-parole. Interview de 65 mn réalisée par Christian Laurut.

Pour consulter l’article d’accompagnement : http://www.demainladecroissance.com

24Juin/14Off

Campagne électorale officielle : élection présidentielle [1974]

CAMPAGNE ELECTORALE POUR LE CANDIDAT ECOLOGIQUE POUR LES ELECTIONS PRESIDENTIELLES. "Notre Société est une société de gaspillage de pollution etc.... - nous allons faire de grands projets soumis à l'application de tous les français...."

A entendre à 5'40'' : "Si on continue la croissance actuelle".

24Juin/14Off

Une douce révolte.

Une douce révolte Bande Annonce from LUX FUGIT FILM on Vimeo.

Voyage dans les interstices d’un monde parallèle à celui du capitalisme dominant.

unedoucerevolte.com

Nous vivons sans doute la crise globale la plus importante de l’histoire de l’humanité: à la fois écologique, financière, sociale, sanitaire, humaine et démographique.

« UNE DOUCE REVOLTE » va tenter de décrire, de comprendre et de questionner les démarches qui se développent sous différentes formes et qui visent à une transformation de la société dans ses fondamentaux : l’économie, le politique, la finance et l’action citoyenne. Des démarches qui n’en restent pas à l’indignation mais qui passent à l’action…

Encore plus d'infos sur le film ici : unedoucerevolte.com
Vous aimez le projet ?? Dites le autour de vous 🙂 et aussi ici : facebook.com/unedoucerevolte