R.O.C. 06
2Juin/11Off

Les sables bitumineux : la honte du Canada [Andrew Nikiforuk]

Les sables bitumineux : la honte du Canada. Comment le pétrole sale détruit la planète.

En entrant dans l’ère du bitume dans les années 1990, le Canada a pris un virage pétrolier d’une capacité de destruction sans précédent. Les sables bitumineux de l’Alberta font partie des derniers gisements pétroliers de la planète et les multinationales avides ont foncé tête baissée dans cette extraction, pour satisfaire notre aveugle dépendance. Pourtant, ce dangereux projet énergétique crée un fardeau écologique, social et économique colossal pour le pays et le reste du monde.

Le développement exponentiel et non planifié des sables bitumineux donne le vertige : une zone de 140 000 km2 de forêt boréale rasée, qui représente un investissement de plus de 200 milliards de dollars et qui utilise 3 millions de barils d’eau par jour et consomme quotidiennement assez de gaz naturel pour chauffer une ville de 6 millions d’habitants. En effet, les techniques d’exploitations des sables bitumineux, que ce soit à ciel ouvert ou en profondeur, sont un véritable théâtre d’horreur écologique. Des immenses bassins de boues toxiques (130 km2) infiltrent les nappes phréatiques et empoisonnement la rivière Athabasca, la pollution de l’air due au raffineries rend l’air de la campagne albertaine aussi chargé de gaz que celui de la ville de Mexico ; le bilan environnemental des sables bitumineux est catastrophique.
À ce bilan écologique s’ajoute une une réglementation aux service des pétrolières et une absence totale de planification de la part des gouvernements provincial et fédéral, faisant de l’Alberta une région livrée en cadeau aux compagnies pétrolières qui ne versent qu’1% de redevancesà la province. Les revenus pétroliers, entièrement consacrées aux baisses d’impôt, ne garantissent aucune prospérité à long terme pour le pays tant cet argent est mal géré. De plus, l’exploitation est destinée à alimenter prioritairement la soif de pétrole des États-Unis par pipelines, menaçant sérieusement la souveraineté énergétique du Canada.

La croissance déréglée des sables bitumineux fait aujourd’hui du Canada un État pétrolier à la santé démocratique menacée. Nous ne pouvons plus plaider l’ignorance; le temps est venu de regarder le monstre bitumineux en face.

La publication de la version française de l’ouvrage magistral d’Andrew Nikiforuk sur les sables bitumineux constitue un fait marquant dans l’histoire environnementale au Canada. Ce travail exceptionnellement bien documenté demeure d’abord et avant tout un cri du coeur. - Thomas Mulcair, extrait de la préface

30Mai/11Off

Saint-Camille, le pari de la convivialité [Jocelyne Béïque]

Le développement des pôles urbains au détriment des zones rurales est une réalité depuis longtemps décriée. Les campagnes se vident, posant un véritable problème d’occupation du territoire. Et si l’avenir de nos régions passait par une nouvelle façon de penser la vie rurale et une plus grande prise en charge de notre destinée? Depuis 25 ans déjà, la communauté de Saint-Camille a refusé l’inéluctable, retroussé ses manches et pris son avenir en main.

Afin d’enrayer la chute démographique, quatre habitants ont créé un fonds éthique de financement de proximité, le Groupe du coin. L’objectif : racheter des locaux inutilisés, les transformer pour en faire des lieux attractifs et rassembleurs, créateurs de services de proximité et susceptibles de ramener la population au village. C’est ainsi que le magasin général est devenu Le P’tit Bonheur, centre culturel et communautaire où l’on peut se retrouver pour déguster une pizza « maison » et voir un concert. Puis, c’est au tour du presbytère d’être transformé en coopérative d’habitation pour personnes âgées et en coopérative de soins et services, appelée La Corvée. ?Sans oublier la création d’un salon de diversification agricole pour organiser la relève agricole dans une perspective écologique, ou encore une coopérative d’habitation de 25 terrains, le rang 13, qui comptent parmi les nombreux projets qui animent St-Camille.

Ce ne sont pas les lieux qui font Saint-Camille, mais l’art de la convivialité, de l’accueil, un espace de concertation, incontournable, laissé ouvert à tous, et une capacité à se réinventer collectivement. Cette communauté a eu l’audace de penser un développement axé sur le bien commun. C’est en s’inspirant d’un modèle comme Saint-Camille que nos régions se réapproprieront la place qui leur revient et que le Québec retrouvera une vitalité démocratique.

27Mai/11Off

Décroissance versus développement durable [Yves-Marie Abraham, Louis Marion et Hervé Philippe]

Le modèle de société issu de la Révolution industrielle, fondé sur le dogme de la croissance économique infinie, s’essouffle. La course effrénée à la production de richesses matérielles, censée satisfaire toujours plus de besoins, entraîne une dégradation de la biosphère très préoccupante pour la survie des générations futures, sans pour autant garantir des conditions de vie décentes aux générations actuelles.

Les auteurs de cet ouvrage collectif, issus d’horizons très variés, se demandent comment nous en sommes arrivés là et ce qu’il convient de faire « pour la suite du monde ». S’ils partagent un même souci d’agir avant qu’il ne soit trop tard, ils ne s’accordent pas en revanche sur les moyens à mettre en oeuvre. Le salut passe-t-il, comme le proposent les partisans d’un « développement durable », par un effort de conciliation entre respect de l’environnement, croissance économique et progrès social ? Ou bien doit-on absolument rompre avec l’impératif de la croissance et remettre en question des institutions telles que l’entreprise, l’innovation technologique, le salariat et même la recherche scientifique, comme le soutiennent les promoteurs d’une « décroissance soutenable » ?

« Toute croissance exponentielle, quel que soit le taux de l’exposant, est invivable à long terme, et le long terme n’est jamais si long que cela… », écrit Michel Freitag. Et s’il fallait, comme le suggère Yves-Marie Abraham, dépasser cette perspective dualiste en allant jusqu’à repenser notre idée même de Nature et réinventer une nouvelle cosmologie ?

27Mai/11Off

Objecteurs de croissance, Pour sortir de l’impasse : la décroissance [Serge Mongeau]

Les objecteurs de croissance refusent de se laisser enrôler dans une machine économique vouée à une quête incessante de croissance, rentabilité, productivité. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nier qu’une croissance infinie, objectif de tous nos gouvernements, est impossible sur une planète aux ressources limitées. Si les impacts environnementaux de l’activité humaine sont maintenant reconnus, la population mondiale continue pourtant de produire et de consommer comme si nous disposions d’une planète et demie.

À cette crise écologique s’ajoute une kyrielle de crises. Une crise sociale exacerbée par un modèle néolibéral générateur d’inégalités croissantes entre les riches et les pauvres ; une crise culturelle, qui renvoie à une perte de sens, de repères et de valeurs au sein de sociétés privilégiant le consumérisme à tout crin. Enfin, conséquence directe des trois précédentes, la crise démocratique se manifeste par un désintérêt inquiétant des citoyens pour le politique conjugué à une perte de confiance envers les politiciens.

Le concept de décroissance dénonce ces crises écologiques, sociales, économiques et démocratiques que nous vivons actuellement tout en étant porteur d’un projet de société solidaire et démocratique. Les auteurEs d’Objecteurs de croissance dressent un état des lieux du concept de décroissance afin de « décoloniser les imaginaires ». Chaque auteurE s’attaque, dans son domaine, à déconstruire les mythes tenaces de la croissance et propose une voie alternative via le concept de décroissance : rompre avec le consensuel mais peu efficace concept de développement durable, tordre le cou à la théorie économique de la rareté, établir une continuité avec la simplicité volontaire. À ces thèmes s’ajoutent des questions plus pragmatiques telles que comment appliquer l’idée de décroissance à l’agriculture, la santé, la représentation politique ?

Autant de sujets abordés dans ce petit essai qui, en 144 pages, questionne en profondeur la validité de la croissance économique et nous offre de véritables pistes de réflexions pour construire une société viable et conviviale.

Sous la direction de Serge Mongeau, auteur de plus de 25 livres, dont La simplicité volontaire, plus que jamais..., Moi, ma santé, L’écosophie ou la sagesse de la nature (Écosociété). Avec Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal; Jean-Claude Besson-Girard, directeur d’Entropia, Revue d’étude théorique et politique de la décroissance et auteur de Decrescendo cantabile, petit manuel pour une décroissance harmonique (Parangon); Jean-Marc Fontan, chercheur en économie sociale; Anna Kruzynski, militante féministe et libertaire, professeure à l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia; Lucie Sauvé est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement de l’UQAM et co-auteure de Porcheries ! (Écosociété); Marcel Sévigny, libertaire, écologiste et auteur de Trente ans de politique municipale (Écosociété); Marco Silvestro, sociologue, et membre du Collectif d’étude sur les pratiques solidaire, a participé à la rédaction de La consommation responsable. Entre bonne conscience individuelle et transformations collectives (Écosociété); et Daniela Stan, membre du Réseau québécois pour la simplicité volontaire.

24Mai/11Off

Le livre noir de l’agriculture [Isabelle Saporta]

Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? Les Shadoks, aujourd’hui, c’est nous, ou plutôt notre agriculture. Malgré son coût prohibitif, celle-ci ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à chacun de nous. Les ressources d’eau sont gaspillées, polluées. Nous recevons chaque jour dans nos assiettes notre dose de pesticides et autres résidus médicamenteux. L’agriculteur ne s’en sort plus, et il est injustement voué aux gémonies, lui qui n’est que le bouc émissaire d’un système qu’il subit. La confiance est rompue.
Pendant deux ans, Isabelle Saporta a parcouru les campagnes françaises. Dans cette enquête, elle met au jour l’absurdité du système, en le remontant de la fourche à la fourchette, du cours d’eau pollué aux cancers environnementaux provoqués par les pesticides, des animaux trop traités à l’antibiorésistance.
La conclusion semble s’imposer : puisque notre agriculture pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, il est urgent de changer de cap et de revenir à davantage de raison. Mais si tout le monde s’accorde sur le constat d’échec, aucun responsable politique ne veut prendre le risque de s’attaquer aux fondements de l’agriculture intensive.
Loin de se contenter de brosser un tableau alarmiste, Isabelle Saporta avance des solutions simples. Pour les trouver, il suffit de savoir écouter ceux qui connaissaient le monde avant son délire productiviste. Ceux qui, aujourd’hui, travaillent d’arrache-pied à remettre les champs dans les sillons du bon sens paysan.

Isabelle Saporta est journaliste. Elle a longtemps préparé les émissions de Jean-Pierre Coffe sur France Inter. Elle est l’auteur de documentaires, dont Manger peut-il nuire à notre santé ? et collabore à Marianne. Isabelle Soporta à rédigé un très bon article dans le Sarkophage de ce mois de mai sur le productivisme agricole du cochon.

Disponible chez Jhon

3Mai/11Off

La Guerre secrète des OGM [Hervé Kempf]

Derrière la polémique concernant les Organismes génétiquement modifiés (OGM) se cache une incroyable histoire. Au cours des vingt dernières années, en effet, un phénomène nouveau est apparu : pour la première fois depuis les débuts de la Révolution industrielle, la société humaine a majoritairement refusé une mutation technologique. Alors qu'elle promettait de transformer le monde, la dissémination dans l'environnement des organismes génétiquement modifiés (OGM) s'est heurtée à une contestation mondiale. Les OGM sont maintenant confinés pour l'essentiel en Amérique du Nord, et les firmes qui les promeuvent s'enfoncent dans la crise. Que s’est-il réellement passé ? Après un tel échec de la logique technoscientifique quelle leçon peut-on tirer concernant les rapports ambigus entre science et démocratie ? C’est à ces questions que tente de répondre ce livre d’Hervé Kempf, journaliste.

Disponible : Marion

25Avr/11Off

La décroissance économique [Baptiste Mylondo]

La décroissance est ici le centre thématique de l’ouvrage collectif dirigé par Baptiste Mylondo. Recherche & Décroissance est une association réunissant des chercheurs de plusieurs disciplines universitaires et qui a pour but de produire des analyses sur les questions de décroissance et donc de toute remise en cause de la croissance. Véritable collaboration interdisciplinaire, le recueil se divise en trois grandes parties, la première établit un état des lieux de la croissance économique. La deuxième s’intéresse aux alternatives déjà mises en place, se révélant être des exemples marquants du changement. La troisième et dernière partie travaille sur les limites concevables et les transitions menant vers la décroissance.

6Avr/11Off

Vers une société d’abondance frugale , Contresens et controverses de la décroissance [Serge Latouche]

Les uns ne jurent que par elle quand les autres s’offensent que le mot soit prononcé. Que recouvre l’idée de décroissance, qui ne semble pas être la même pour les uns et les autres ? Surtout, elle charrie son lot de contresens et de controverses. Nombreux sont les opposants à cette idée, qui utilisent des arguments de plus ou moins mauvaise foi.
À droite comme à gauche, les critiques fusent : comment éliminer la misère dans nos contrées sans croissance ? Quel sens peut bien avoir la décroissance dans les pays du Sud ? Qui va soutenir un tel projet : les ouvriers, les classes moyennes ? Et si la croissance se résumait à la production de services ? À la valeur marchande ?
Serge Latouche liste toutes les interrogations, mêlant préoccupations réelles et idées fausses en circulation, pour leur apporter des réponses précises et argumentées qui mettent un terme aux inquiétudes fantasmagoriques qui l’entourent.
Non, la décroissance n’est pas synonyme de croissance zéro ; non, elle n’est pas technophobe. Ce n’est ni un projet antimoderne destiné à nous renvoyer vivre dans des cavernes, ni un programme visant à restaurer un ordre patriarcal communautaire, ni l’instrument qui ferait de nous des chômeurs.
S’il fallait le dire autrement, Serge Latouche parlerait de société d’abondance frugale : voilà la transition économique et politique qu’il nous propose.

6Avr/11Off

Le temps du monde fini : Vers l’après-capitalisme [Geneviève Azam]

" Le temps du monde fini commence ", écrivait Paul Valéry en 1931. Pourquoi cet appel n'a-t-il pas été entendu ? Comment faire de la conscience de cette finitude un commencement ? Près d'un siècle s'est écoulé et la globalisation économique a accéléré la clôture du monde et celle de l'imagination. Les vainqueurs laissent une Terre épuisée et un monde commun miné par les inégalités, le déracinement et la violence. Ce monde-là, assigné à la rentabilité immédiate, s'effondre. Les crises mettent à nu la promesse empoisonnée de réaliser la liberté et la justice par le " libre " -échange, la croissance et la consommation. Elles dévoilent l'illusion scientiste qui repousse à l'infini les limites de la Terre et l'espoir fou de s'affranchir de la matérialité de l'existence. S'inscrire dans le temps du monde fini, c'est s'échapper de l'enclos et écouter les voix, souvent celles des vaincus, qui, au nord et au sud, expriment plus que leur défaite ; elles disent que la Terre et ses éléments sont un patrimoine commun vital et inaliénable ; elles opposent le " bien-vivre " au " toujours plus ", les mondes vécus aux abstractions expertes ; elles luttent pour conserver les biens communs qui les protègent et les enracinent, réinventent la démocratie et l'aspiration à l'universel. Sous les décombres souffle un autre imaginaire, fait de coopération au lieu de concurrence, d'attachement à la Terre au lieu d'arrachement, d'une propriété-usage au lieu de la propriété-appropriation, d'une liberté retrouvée face à la " raison " économique et à l'asservissement de sujets renvoyés à eux-mêmes.

24Mar/11Off

Vivre simplement pour Vivre mieux ou la simplicité volontaire [Philippe Lahille]

Cet ouvrage vous invite à choisir volontairement un mode de vie simple. La récession économique actuelle, la baisse du pouvoir d'achat et l'augmentation conséquente des prix des matières premières nous contraignent à réaliser des économies substantielles. Mais plutôt que de subir cette conjoncture, pourquoi ne pas choisir délibérément un nouveau concept de vie, celui de la simplicité volontaire ?
Il ne s'agit pas de se serrer la ceinture. La simplicité volontaire répond à une tout autre démarche orientée vers le choix d'un nouvel art de vivre qui privilégie l'être à l'avoir, l'être au paraître, la frugalité au gaspillage. En s’affranchissant des sirènes de la surconsommation, chacun peut accéder tout "naturellement" à plus de liberté, de bonheur, d’harmonie et une réelle "conscience écologique" au quotidien.
Ces « les décroissants », qui ont adopté cette voie de la frugalité, trouveront ici un guide pratique qui les accompagnera tout au long de leur démarche. Abordant des thèmes aussi divers que l’hyperconsommation, la publicité, les échanges, l’entraide, l’argent, les médias, la culture, l’écologie, les vacances, le logement, la famille ou la santé… Philippe Lahille propose plus de 130 conseils pratiques qui pourront radicalement changer votre vie et lui donner plus de sens.
Il ne s’agit pas de les mettre tous en application, mais de choisir ceux qui vous conviennent et de planifier leur exécution (à l’aide d’un calendrier en fin d’ouvrage). Alors chaque changement sera vécu comme une libération, et non comme une contrainte subie. Loin du prêt-à-penser et du prêt-à-consommer, vous choisirez vos propres valeurs, celles qui deviendront assurément les nouveaux modèles pour les générations futures.

http://simplicite-volontaire.wifeo.com