La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance [Paul Ariès]
Longtemps les gauches se sont crues en pays de cocagne : il fallait toujours faire croître le gâteau (PIB) avant de pouvoir le répartir plus équitablement. Il est maintenant évident qu'il n'est pas possible d'avoir une croissance infinie dans un monde fini. L'enjeu est donc d'apprendre à vivre beaucoup mieux avec beaucoup moins. Apprenons à devenir des "partageux"! Paul Ariès pulvérise avec brio les idéologies du progrès et de la croissance qui continuent à coloniser notre imaginaire. À partir d'une (re)lecture systématique de tous les courants des gauches (socialiste utopique, libertaire, chrétien, marxiste officiel et hétérodoxe), il revient sur le combat qui oppose depuis deux siècles gauches productiviste et antiproductiviste. L'effondrement environnemental peut être une chance pour inventer une gauche antiproductiviste et optimiste. Il montre également comment l'histoire sociale a été truquée: les milieux populaires ont toujours été antiproductivistes. L'enjeu est de réinventer l'avenir autour de l'idée de gratuité. Pourquoi payer son eau le même prix pour faire son ménage et remplir sa piscine privée? Pourquoi payer son énergie le même prix pour une consommation normale et un gaspillage?
Disponible chez : Jhon
Le choc de la décroissance [Vincent Cheynet]
Alors que 20 % des humains s'accaparent plus de 80 % des ressources naturelles de la planète, que les capacités de celle-ci à absorber les pollutions que nous émettons ont largement été dépassées et que les ressources fossiles s'épuisent, avons-nous encore le choix, dans les pays riches, entre croissance et décroissance ? La croissance " verte ", " propre ", " dématérialisée ", ou le " développement durable ", présents dans la bouche de toute notre représentation politique, ne sont-ils pas autant d'opérations cosmétiques qui nous empêchent de regarder la réalité en face et nous conduisent à accentuer une folle fuite en avant ? Un enfant de cinq ans comprend qu'une croissance infinie est impossible dans un monde aux ressources limitées ; pourtant, de cette réalité, notre société fait un véritable déni. Sans relais dans les grands médias, des intellectuels, des militants et quelques rares hommes et femmes politiques tracent de nouvelles perspectives et réfléchissent à l'incontournable décroissance économique des pays riches. Ils théorisent leurs idées et les expérimentent aux niveaux individuel, collectif et politique. Ils cherchent aussi à mettre en lumière les écueils et les dérives de cette perspective en rupture profonde avec l'idéologie d'un monde sans limites qui traverse désormais notre société. L'auteur, un des acteurs majeurs de ce mouvement en France, fait partager ici son analyse pour une décroissance, certes en rupture radicale avec l'imaginaire de la société de consommation, mais profondément inscrite dans les grands mouvements d'émancipation de cette société.
Disponible chez : Jhon
Demain la décroissance. Entropie, écologie, économie. [PDF]
Demain la décroissance. Entropie, écologie, économie.
La pensée économique occidentale, en considérant le processus économique comme un mouvement mécanique de va-et-vient entre production et consommation dans un système clos, a complètement ignoré la métamorphose de la science depuis la double révolution de Carnot et Darwin : la découverte de l'entropie et de l'évolution. Fondée sur le dogme mécaniste, de plus en plus anachronique, la science économique de la croissance néglige superbement les dimensions biogéophysiques de l'activité humaine et nie l'existence de la Biosphère dont nous dépendons.
En mettant en évidence les rapports intimes entre la loi de l'entropie et le processus économique, Nicholas Georgescu-Roegen a dévoilé une vérité proprement écologique, qui s'impose désormais à tout le monde : le développement économique ne saurait impunément se poursuivre sans une profonde restructuration et une réorientation radicale. Dans les textes rassemblés ici par Jacques Grinevald et Ivo Rens, Georgescu-Roegen, un des plus grands économistes du XXe siècle, nous offre une démonstration claire et irréfutable à l'échelle mondiale : non seulement il ne peut plus être question de « croissance durable », ni même de « croissance zéro ». mais la décroissance est désormais inévitable pour un développement réellement durable de l'humanité.
Nicholas Georgescu-Roegen se préoccupe de la survie de l'espèce humaine et donc de l'habitabilité de la Terre. En fondant une bioéconomie, science interdisciplinaire aux conséquences bouleversantes, l’oeuvre de ce scientifique dissident se situe au coeur du débat actuel sur la crise de notre civilisation militaro-industrielle.
Désobéir et grandir, vers une societé de décroissance [Paul Aries]
Quand 20% des humains s'approprient 86% des ressources disponibles sur Terre, parler de décroissance devient une nécessité. En effet, si les six milliards d'être humains vivaient comme les occidentaux, nous aurions besoin de trois planètes. Une réalité que les nombreux remèdes à la crise économique actuelle sont loin de prendre en compte. A l'heure où le système financier et économique bat de l'aile, ce livre tombe à point. Dans Désobéir et grandir, Paul Ariès nous montre qu'il devient indispensable que nos sociétés réapprennent le sens des limites et renouent avec une primauté du politique sur l'économique.
Devant la montée des inégalités sociales et la destruction de l'environnement, l'auteur revendique le recours à la désobéissance civique pour remettre l'intérêt général et la justice sociale au centre de nos choix de société. Avoir recours à une révolte pacifiste lorsque les intérêts privés surplombent le politique est un devoir de citoyen (comme nous l'ont montré les faucheurs volontaires). Les humains doivent ainsi réapprendre à être des citoyens et à s'emparer du politique. Pour Ariès, le consom'acteur enferme encore et toujours l'individu dans un rapport économique biaisé dont il faut urgemment sortir.
Cet objecteur de croissance défend la grève de la consommation, la gratuité, les rentrées d'école sans marques, un revenu universel d'existence, entre autres choses. Il aborde sans ambages tous les sujets qui gravitent autour d'une société de décroissance conviviale, de notre rapport déstructuré à l'alimentation à l'obsession du pouvoir d'achat en passant par le retour au rationnement, ou encore les dérives religieuses et intégristes de la décroissance.
De sa plume colorée et énergique, Paul Ariès, objecteur de croissance bien connu en France, resitue le projet politique de la décroissance et propose différents niveaux de résistance collective : simplicité volontaire, désobéissance civique et expérimentations collectives. Il vient d'ailleurs de fonder le Parti pour la Décroissance. Cet ouvrage, qui rassemble plusieurs chroniques publiés dans différents journaux ou revues, nous permet d'appréhender le concept de décroissance sous un jour nouveau, grâce à la variété de sujets qu'il analyse.