Objecteur de croissance et amoureux du bien vivre [Paul Ariès]
Le Bien Vivre, c’est le refus du mythe de la croissance mais aussi celui du développementalisme, c’est-à-dire cette idée que quelque chose pourrait croître sans limites. Le Buen vivir c’est donc une incitation à penser le symbolique et l’institutionnel mais aussi à guérir des blessures de notre sensibilité. Le Bien Vivre c’est le retour des partageux puisque la grande question posée est celle du partage d’un autre gâteau car l’actuel est indigeste. Ces grandes questions sont celles habituelles des gauches radicales : que produit-on ? Comment ? Et pour satisfaire quels besoins sociaux ? Notre décroissance sélective et équitable sous-entend donc que des choses doivent croître et d’autres décroître, que des millions de personnes en France manquent de l’essentiel, qu’il s’agit dans ce contexte d’opter pour une option préférentielle pour les pauvres, mais que nous devons privilégier la sphère non-marchande au détriment de la sphère marchande, changer notre hiérarchie des revendications, plutôt la lutte pour la déséconomisation (revenu garanti versé au maximum sous une forme démonétérisée) plutôt que de lutter pour augmenter le pouvoir d’achat. (ce qui entretient le système et contribue à casser les cultures populaires). Oui, comme le dit Miguel Benasayag nous ne pourrons peut être pas changer ce monde, mais rien ne nous interdit de tenter d’en construire un autre.
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