L’objection de croissance ou le « terrorisme » environnemental anti nucléaire
Monsieur Sarkozy, président de son état, a fustigé mardi le "terrorisme" de ceux qui, au nom de la protection de l'environnement, bloquent des grands projets de développement. En déplacement dans la Somme, Nicolas a en outre exclu de nouveau l'arrêt du parc nucléaire français, qui fournit près de 80% de l'électricité du pays, à la lumière de la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima.
"Je me battrai pour défendre le nucléaire, parce qu'il n'y pas d'énergie alternative en l'état actuel des choses, sauf à dire aux Français qu'ils vont maintenant se chauffer et s'éclairer à la bougie", a t'il harangué.
"Il faut garder son sang-froid, le vrai débat n'est pas 'pour ou contre le nucléaire', il faut des énergies renouvelables et l'énergie nucléaire. Le vrai débat, c'est celui de la sûreté nucléaire", a-t-il ajouté.
"Le vrai débat, c'est de faire que nos centrales soient sûres et qu'on arrête avec ce terrorisme qui consiste à dire que tout développement, que toute croissance ou que toute création de richesse est en soi un mal", a-t-il poursuivi.
Le terrorisme désigne l'emploi de la terreur, en l'occurrence lorsque 130 millions de japonais retiennent leurs souffles en se disant le pire c'est pas le tremblement de terre ou le tsunami mais bien la merde radioactive qui nous tombe dessus, que l'on respire, qu'on va manger, et qui va pourrir la vie des enfants de nos enfants pendant des dizaines de générations : là c'est la terreur. Lorsqu'à 9600 k m du Japon, des français dévalisent des pharmacies en iode, au risque de leur vie, pour ne pas avoir plus tard un cancer de la thyroïde : là aussi y a la terreur. Les terroristes ce sont Tepco, Areva, qui au nom du profit, hypothèquent chaque jour un peu plus l'avenir de nos enfants. Au bout du bout, les défenseurs du nucléaire, comme Monsieur Sarkozy, sont les aides complices de ce genre de logique. Uranium ou Cire d'abeille faut choisir, chez le plus manichéen des présidents, il n'y a aucun juste milieu. Lui a choisi son camp ce sera Satan et le nucléaire.
On nous dit de garder notre sang-froid, mais comment le garder alors que tous les voyants sont rouges et que l'alarme sonne? Monsieur Sarkozy a raison, le vrai débat n'est plus "pour ou contre le nucléaire", tout le monde est contre (81% des Français considèrent l'énergie nucléaire à risque, 54% ne veulent pas de "nouvelles" centrales, sondage BVA). Selon lui il faudrait des énergies renouvelables, et des énergies très polluantes, très dangereuses, non renouvelables, immenses gouffres financiers dans l'avenir, pour compenser les gains que l'on pourrait faire en utilisant des énergies non polluantes, non dangereuses et renouvelables. Le faux débat c'est de faire croire qu'il y a un débat : il n'y en a aucun, aucune consultation, aucun referendum, rien , niet, nada, macache, que dalle .... en 1986 on ne nous a même pas averti et même menti.
La sûreté nucléaire, fait triste mine, lorsque l'on parle de réel terroriste avec des avions tombant non pas sur des centrales mais sur la Hague.
"Un avion sur la Hague créerait un Tchernobyl, selon une étude pour l’Europe " tel a été le titre d’un article d’Hervé Kempf du Monde du 16 septembre 2001, reprenant les conclusions d’une étude de Wise-Paris dont un des thèmes porte sur les accidents majeurs pouvant affecter l’usine. Le principal risque provient des piscines de refroidissement où sont stockés actuellement 7500 tonnes de combustibles usés pour être refroidis pendant plusieurs années avant retraitement. Rien qu’en césium 137 (Cs137) il y aurait 287 fois la quantité de Cs 137 relâché lors de l’accident de Tchernobyl dans l’ensemble des piscines. Si une seule piscine est touchée par l’impact d’un avion conduisant à la perte de l’eau de refroidissement et par voie de conséquence à la rupture des gaines de combustible, il serait relâché 66,7 fois le relâchement total de Cs 137 de Tchernobyl ce qui pourrait provoquer sur le long terme "jusqu’à 1,5 million de cancers mortels". [de B. Belbéoch]
Alors on continue le retraitement ? Rappelons que même si on l’arrête (c’est à dire si on arrête l’extraction du plutonium du combustible usé) il faudra continuer à refroidir les combustibles usés, non seulement ceux qui sont déjà dans les piscines mais aussi ceux qui sont actuellement dans les cœurs des 58 réacteurs PWR en fonctionnement (sans compter Phénix et les réacteurs de recherche). Donc le danger continue. Arrogante imbécilité des décideurs et inconscience des citoyens qui ont laissé faire, tellement confiants dans la Science.
Nous rappelons cependant au président des Français, que nous avons des réserves d'uranium pour 85ans et que celles-ci sont bien finies. Nous rappelons aussi qu'il faudrait 5000 centrales de plus pour remplacer le pétrole utilisé (aujourd'hui), ce qui nous laisserait une autonomie de 7 ans. Nous ajoutons aussi que chaque point de croissance représente 500 millions de barils de pétrole de plus, et que nous en avons brûlé 900 milliards de barils et qu'il en reste moins de 900 milliards. Le nucléaire n'a et n'aura aucun avenir.
Les objecteurs de croissance, ou plutôt "les terroristes" comme aime nous appeler le président, ne sont pas opposés à toutes les croissances, à toutes les richesses, mais ils s'opposent énergiquement et inlassablement à la croissance économique et à la création de richesse économique par le productivisme dans un système capitaliste. Et nous rappelons cependant au grand (ou petit) chanoine de Saint-Jean-de-Latran de méditer la parole de l'homme en lequel il croit : « N'amassez pas pour vous des trésors sur la terre, où les vers et la teigne les consument, où les voleurs percent les murs et dérobent. Amassez-vous plutôt des trésors au ciel, où ni les vers ni la teigne ne consument, où les voleurs ne percent pas les murs, ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi est ton cœur ». En version objecteurs de croissance "débondieuserisés" ça donne : la simplicité volontaire.
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