R.O.C. 06
20Fév/11Off

Bernard Charbonneau

Bernard Charbonneau (né le 28 novembre 1910 à Bordeaux, France - mort le 28 avril 1996) est un penseur et un philosophe français écologiste, auteur d'articles dans La Gueule ouverte, Foi et vie, La République des Pyrénées ainsi que de plusieurs essais.

Né à Bordeaux en 1910, d'un père protestant, pharmarcien dans cette ville et d'une mère catholique issue de la bonne bourgeoisie lot-et-garonnaise, le jeune Bernard Charbonneau se sent vite « enfermé » par la ville.

Après un Baccalauréat de lettres à Bordeaux, au lycée Montaigne, il étudie l’histoire et la géographie à l’Université de Bordeaux jusqu’à l’agrégation qu’il obtient en 1935.

À vingt-quatre ans, titulaire de son premier poste d'enseignant à Bayonne, il commence à créer des « clubs de presse » et des groupes de discussion avec quelques amis, en particulier Jacques Ellul, pour réfléchir à tous les changements qu’entraîne le « progrès » scientifique et technique.

Après la fondation (1932) de la revue Esprit par Emmanuel Mounier, son groupe devient « le groupe personnaliste du Sud-Ouest » et rejoint le mouvement. Mais soucieux de ne pas séparer la réflexion de la vie, il entraîne ses amis et camarades dans des explorations et escapades (Galice, îles Canaries, Pyrénées espagnoles alors sans routes ni cartes) ou en vallée d'Aspe (Bedous) et dans les Pyrénées Atlantiques (Saint-Pé de Léren). Enseigne pendant les années cinquante/soixante à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Lescar où il marque les élèves-maîtres de sa forte personnalité, mettant simultanément à profit la proximité de la campagne béarnaise et des Pyrénées pour retrouver le contact avec la nature en menant une vie spartiate à proximité des Gaves de Pau puis d'Oloron.

Vivant à l'écart de l'effervescence idéologique de la guerre et de l'immédiat après guerre, il analyse les sociétés modernes, dénonce la dictature de l'économie et du développement. Pionnier de l'écologie politique, il se méfiait de l'écologie partidaire, il propose cependant de concevoir une forme d'organisation de la société, radicalement différente des attitudes adoptées précédemment et des idéologies du vingtième siècle. Il était amoureux de la nature et humaniste modeste. Épris de liberté, il se méfie du progrès technique, source de toujours plus d'organisation et de moins de liberté.

Il décédera en 1996 d'un cancer du colon ("un comble pour quelqu'un qui aime manger" disait il) à la clinique de Saint-Palais et a été inhumé dans un caveau personnel situé dans sa propriété "Le Boucau" à Saint-Pé de Léren (64).

Marié à Henriette (Louise) Daudin, le couple donna naissance à quatre enfants (Simon, Juliette, Catherine et Martine). Elle s'occupa après sa mort de faire publier ses derniers ouvrages non encore édités, elle est décédée le 27 décembre 2005 et elle a été inhumée auprès de son mari où sur une stèle qu'ils avaient installée, on peut lire la citation modifiée du Livre de Ruth : "où tu iras, j'irai ; où tu demeureras, je demeurai et ton Dieu sera mon Dieu".

Son fils Simon Charbonneau est spécialiste du droit de l'environnement et militant associatif à Bordeaux (Aquitaine Alternatives, ANCER : association nationale pour une chasse écologiquement responsable).

Œuvres

  • Directives pour un manifeste personnaliste, 1936
  • L’État, ronéotypée, 1949, réédition chez Économica, 1987.
  • Teilhard de Chardin, prophète d'un âge totalitaire, 1963
  • Le Paradoxe de la culture, 1965
  • Célébration du coq, 1966
  • Dimanche et lundi, 1966
  • Prométhée réenchaîné, Réédité en 2001 aux éditions de La Table Ronde
  • L'Hommauto, 1966
  • Le Jardin de Babylone, 1969, réédité en 2002 par les éditions de
  • l'Encyclopédie des Nuisances
  • La Fin du paysage, 1972
  • Le Système et le chaos. Critique du développement exponentiel, 1973
  • Tristes campagnes, 1973
  • Notre table rase, 1974
  • Vu d'un finisterre, 1976
  • Le plus et le moins, 1978
  • Le Feu vert, 1980 (réédition Parangon, 2009)
  • Je fus, 1980
  • Une seconde nature, 1981
  • La propriété c'est l'envol, 1984
  • La société médiatisée, 1985
  • L'État, 1987
  • Le Système et le chaos, 1990
  • Nuit et jour, 1991
  • Sauver nos régions, 1991
  • L'esprit court les rues, 1992
  • Les chemins de la liberté, 1994
  • Il court, il court le fric..., 1996
  • Un Festin pour Tantale, 1997
  • Comment ne pas penser, 2004
  • Bien aimer sa maman, 2006
  • Finis Terrae, éditions A plus d'un titre, 2010
20Fév/11Off

Du développement à la décroissance [Jean-Pierre Tertrais]

En énonçant une série de faits qui ne laissent aucun doute sur la gravité de la situation, ce livre dénonce l'absurdité selon laquelle on pourrait croître indéfiniment et démontre que la décroissance, seule réponse crédible à la situation actuelle, ne pourra pas faire l'économie d'une rupture avec le capitalisme et d'un changement de civilisation.
Un tel livre, qui va à l'essentiel des choses ne manque pas de susciter adhésion ou réprobation. Reste qu'avec le temps, personne n'échappera à ses conclusions.

20Fév/11Off

Survivre au développement [Serge Latouche]

Social, humain, local, durable.... Le développement a récemment revêtu des « habits neufs » qui satisfont les critères des organisations internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Mais la logique économique est restée la même, et le modèle de développement conforme à l'orthodoxie néolibérale.
Or le développementisme repose sur des croyances eschatologiques en une prospérité matérielle possible pour tous ? que l'on sait dommageable et insoutenable pour la planète. Il faut donc remettre en cause les notions de croissance, de pauvreté, de besoins fondamentaux, et déconstruire notre imaginaire économique, ce qui affecte l'occidentalisation et la mondialisation. Certes, il ne s'agit pas de proposer un impossible retour en arrière, mais de penser les formes d'une alternative au développement : notamment la décroissance conviviale et le localisme.

20Fév/11Off

Le pari de la décroissance [Serge Latouche]

Le terme " décroissance " sonne comme un défi ou une provocation, même si nous savons bien qu'une croissance infinie est incompatible avec une planète finie. L'objet de cet ouvrage est de montrer que si un changement radical est une nécessité absolue, le choix volontaire d'une société de décroissance est un pari qui vaut la peine d'être tenté pour éviter un recul brutal et dramatique. Il s'agit donc d'une proposition nécessaire pour rouvrir l'espace de l'inventivité et de la créativité de l'imaginaire bloqué par le totalitarisme économiciste, développementiste et progressiste. Bien évidemment, elle ne vise pas au renversement caricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. Celle-ci n'est envisageable que dans une " société de décroissance ", c'est-à-dire dans le cadre d'un système reposant sur une autre logique. Reste le plus difficile : comment construire une société soutenable, y compris au Sud ? Il faut en expliciter les diverses étapes : changer de valeurs et de concepts, changer de structures, relocaliser l'économie et la vie, revoir nos modes d'usage des produits, répondre au défi spécifique des pays du Sud. Enfin, il faut assurer la transition de notre société de croissance à la société de décroissance par les mesures appropriées. La décroissance est un enjeu politique, et il est d'ores et déjà certain qu'elle ne sera pas absente du débat électoral de 2007.

18Fév/11Off

Club de Rome

Le Club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu'en développement.

Pilotée à sa création par Aurelio Peccei, un Italien membre du conseil d'administration de Fiat, et Alexander King, un scientifique et fonctionnaire écossais, ancien directeur scientifique de l'Organisation de coopération et de développement économiques, il doit son nom au lieu de sa première réunion à Rome, à l'Accademia dei Lincei le 8 avril 1968.

Les notions de développement durable et d'empreinte écologique font du Club de Rome un précurseur. Si, au XXIe siècle, la majorité s'accorde à prendre en compte les problématiques environnementales, d'autres n'acceptent pas ces analyses qui impliquent beaucoup de remises en question. Ils s'en prennent parfois au Club de Rome, à l'origine de ce qu'ils pensent être du catastrophisme.

Son comité exécutif est constitué de treize membres.

Le Club de Rome se fit connaitre mondialement en 1972 par son premier rapport, The Limits to Growth, traduit en français par l'interrogation Halte à la croissance ?. Son interpellation intervint à l'apogée de la période dite des Trente Glorieuses, une période de croissance sans précédent dans les pays qui se qualifiaient eux-mêmes de développés et qui laissait penser que cette croissance était sans limite imaginable. Le concept de croissance zéro, que ce rapport ne préconisait pas, fut néanmoins un des idées fondatrices de l'écologie politique.

En 1993, Aurelio Peccei et Ervin Laszlo ont l'idée de créer le Club de Budapest. Le Club de Rome étant constitué de personnalités de très haut niveau des domaines scientifiques, politiques et des affaires, le but était d'instituer un club annexe pour équilibrer la pensée rationnelle dans ce domaine avec l'aspect intuitif qu'apporte la créativité dans les arts, dans la littérature, et dans la spiritualité, en impliquant quelques uns des esprits les plus connus et les plus créatifs de notre temps.

Le rapport The limits to growth - Halte à la croissance ?

Ce rapport, commandé en 1970 et publié en 1972 par le Club de Rome, fut aussi appelé Rapport Meadows.

Dans ce rapport, quatre ans après la contestation de la société de consommation de 1968 dans les pays d'économie libérale, pour la première fois, les vertus de la croissance sont remises en cause par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology au nom d'une prise de conscience d'une pénurie prévisible des sources énergétiques et des conséquences du développement industriel sur l'environnement.

Les conclusions du rapport annoncent un futur inquiétant pour l'humanité. Beaucoup lui ont reproché à l'époque une certaine exagération dans ses prévisions, même si le rapport ne prévoyait aucun épuisement de ressources, ni aucun événement catastrophique avant 2010 au moins, même dans le scénario le plus défavorable (et il ne s'agissait alors que des prémices de l'effondrement).

Il fut suivi en 1974 d'un deuxième rapport au Club de Rome : « Stratégie pour demain », dont l'approche fut diversifiée et localisée selon dix grandes régions du monde ayant chacune une situation et des problématiques de développement différentes.



17Fév/11Off

Solutions locales pour un désordre global [Coline Serreau]

« Les films d'alertes et catastrophistes ont été tournés, ils ont eu leur utilité, mais maintenant il faut montrer qu'il existe des solutions, faire entendre les réflexions des paysans, des philosophes et économistes qui, tout en expliquant pourquoi notre modèle de société s'est embourbé dans la crise écologique, financière et politique que nous connaissons, inventent et expérimentent des alternatives. » Coline Serreau
Site web du film : http://www.solutionslocales-lefilm.com

Dépassant la simple dénonciation d'un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d'hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d'une terre trop longtemps maltraitée.

Pierre Rabhi, Claude et Lydia Bourguignon, les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine... tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre, dont le documentaire de Coline Serreau porte la voix.

Cette série d'entretiens d'une incroyable concordance prouve un autre possible : une réponse concrète aux défis écologiques et plus largement à la crise de civilisation que nous traversons.

17Fév/11Off

Villes en transition

Totnes (Angleterre), la première ville de transition

Totnes (Angleterre), la première ville de transition

Le mouvement de Transition est né en Grande-Bretagne en septembre 2006 dans la petite ville de Totnes. L'enseignant en permaculture Rob Hopkins (voir son blogue, en anglais) avait créé le modèle de Transition avec ses étudiants dans la ville de Kinsale en Irlande un an auparavant. Il y a aujourd'hui plus de 250 initiatives de Transition dans une quinzaine de pays (voir la liste officielle) réunies dans le réseau de Transition (Transition Network). Des initiatives s'organisent dans des communautés francophones en Europe et en Amérique du Nord. Vous pourrez découvrir certaines d'entre elles sur ce site. Elles adhèrent aux objectifs centraux du mouvement de Transiton.

Objectifs

Il s'agit d'inciter les citoyens d'un territoire (village, commune, ville ou quartier d'une ville) à prendre conscience du pic pétrolier, de ses profondes conséquences, et de l'urgence de s'y préparer en mettant en place des solutions visant à :
réduire ses émissions de CO2 et sa consommation d'énergie d'origine fossile selon le Plan d'action de descente énergétique créé par la collectivité et fondé sur une vision positive de son avenir ;
retrouver un bon degré de résilience par la relocalisation de ce qui peut l'être et par l'intensification des liens entre habitants et acteurs économiques locaux ;
acquérir les qualifications qui deviendront nécessaires.

Dès lors, chaque collectivité locale trouvera par elle-même les solutions qui lui conviennent en fonction de ses ressources et de ses enjeux. Il n'y a pas de réponse toute faite. Le modèle de Transition offre un cadre de travail cohérent mais non coercitif.

Une initiative de Transition est une sorte de «toit» commun qui reconnaît les réalisations portées par d'autres (associations, Agenda 21, entreprises etc.) et soutient les projets qui correspondent aux objectifs.

Pourquoi agir localement ?
parce que l'économie devra inévitablement se relocaliser en grande partie ;
parce que c'est le niveau auquel les citoyens peuvent inventer des solutions bien adaptées à leur réalité et passer à l'action ;
parce que c'est souvent près de nous que se trouvent les gens, les ressources et les solidarités pour agir.

Guide des initiatives de transition

La démarche des initiatives de Transition est résumée dans le Guide des initiatives de Transition, traduit de l'anglais par le Français Maxime David. Cette démarche consiste à aider les citoyens à définir ensemble leur avenir et les solutions qu'ils souhaitent mettre en place (parallèlement aux mesures qui pourront être prises au niveau national ou international). La première étape consiste à établir une vision commune qui dédramatise la mutation à venir et fournit la motivation nécessaire pour s'engager dans un profond processus de changement.

Site en francais : http://villesentransition.net

16Fév/11Off

Manger peut-il nuire à notre santé?

A quelques jours de l'ouverture du salon de l’agriculture, France 3 diffuse ce mercredi (22h 55) le documentaire "Manger peut-il nuire à notre santé?" du réalisateur Eric Guéret. "Des vergers d’Angoulême aux silos à grains des Moulins de Paris en passant par une porcherie industrielle près d’Angers ou une ferme d’élevage de saumons en Norvège, les enquêteurs ont glané les indices de notre malbouffe. Adjuvants, vitamines de synthèse chinoises, colorants, pesticides, antibiotiques, PCB, dioxines, autant de molécules chimiques que nous retrouvons dans notre assiette."

Le film tente d’apporter des conseils au consommateur: manger bio, réduire la consommation de viande, utiliser l'huile de colza (canola), préférer le pain enrichi en lin, choisir des poissons petits (moins riches en toxines).

Il présente aussi des portraits d’éleveurs ou d’artisans boulangers qui cherchent à offrir des produits de qualité. Il souligne des solutions telles que donner du lin (riche en omégas 3) aux animaux.

Par ailleurs, sur le même sujet de l'alimentation, France Nature Environnement (fédération de plus 3 000 associations écologistes) vient de lancer une campagne dont deux syndicats agricoles de la filière porcine et bovine ont demandé l’interdiction, rapporte Campus Planète. La campagne aborde trois thèmes: les algues vertes en Bretagne causées par l’élevage des porcs ; les OGM et la forte mortalité des abeilles à cause des pesticides. La demande d'interdiction des syndicats a été rejetée par la justice. La Rapt (Régie Autonome des Transports Parisiens) refuse d'afficher la campagne.

(Par contre le site R.O.C.06 accepte bien volontier de les afficher, même si nous ne jetons pas la pierre sur les agriculteurs et ne généralisons pas à la profession, nous rappelons que les responsables sont bien plus nombreux. )

Le documentaire est une investigation menée durant seize mois sur le contenu de l'assiette des Français au moyen d'une double enquête, scientifique et de terrain. La journaliste Isabelle Saporta a remonté les filières de cinq aliments parmi les plus consommés en France : porc, saumon, pomme, tomate, pain (croissant).

Les informations recueillies ont ensuite été soumises à l’analyse d’une équipe de cinq scientifiques.

Sources: France3, L'Express, Planete Campus, Psychomédia

15Fév/11Off

Eloge de la gratuité et Le capitalisme Vert

René Balme s’entretient avec Paul Ariés par René Balme | Catégorie : 7. Les entretiens | consulté 655 fois | 0 commentaire(s)

Viv(r)e la gratuité ! est un ouvrage collectif publié par les éditions Golias, sous la direction de Paul Ariès. La sortie de ce livre a été le prétexte pour Vivé d’aller s’entretenir avec celui qui se définit comme objecteur de croissance et qui est directeur de la rédaction du journal Le Sarkophage.

Paul Ariès, nous dévoile dans cet entretien une stratégie politique bien rodée et qui s’appuie sur ce que la recherche fait de mieux dans le domaine des technologies de pointe destinées à soumettre l’être humain et la planète aux appétits financiers de quelques transnationales.

Le capitalisme vert, paul Ariès s'entretient avec René Balme envoyé par oulala_net. - Regardez les dernières vidéos d'actu. Sources : http://www.vive-fr.org ou http://www.rene-balme.org

15Fév/11Off

Les insurgés de la terre

Un documentaire sur le militantisme écologiste et la répression...  qui donne froid dans le dos à voir avant mardi 15 - 20h sur ARTE http://videos.arte.tv/fr/videos/les_insurges_de_la_terre-3685944.html.
Ils ont établi leur camp dans la canopée des séquoias de Californie du Nord ou de l'Oregon. En rupture avec l'American way of life, ils ont décidé de donner leur temps, et pour certains leur vie, à la protection de la nature. Leurs inspirateurs sont des poètes et des philosophes comme Henri David Thoreau (l'auteur de La désobéissance civile). Ils ont des airs angéliques, tiennent des propos fondés mais qui sonnent le plus souvent utopiques. Ailleurs, ces nouveaux guérilleros éperonnent les baleiniers japonais en Antarctique ou s'accrochent au-dessus des voies ferrées pour bloquer les trains de déchets nucléaires en Allemagne. Parfois, pour défendre ce à quoi ils croient, certains basculent dans l'illégalité, s'en prennent aux forestiers ou aux exploitants de bois, sabotent des laboratoires de vivisection ou brûlent des 4x4. Ils sont alors forcés à la cavale ou à la clandestinité.
Pour le FBI, ce sont des terroristes. L'agence fédérale les a officiellement désignés comme la seconde menace pour la sécurité intérieure des États-Unis après Al-Qaida. Elle fait peser sur ces militants verts une répression féroce et sans précédent. Le Animal and enterprise terrorism act, un volet spécial des Patriot acts américains adopté sous la pression des lobbies industriels, donne désormais la possibilité aux autorités de réprimer toute forme de protestation. Des avocats défenseurs des libertés publiques et des ONG comme Greenpeace dénoncent cette dérive liberticide, aux États-Unis comme en Europe.