La ROUE, monnaie locale du Vaucluse.
Le ROC06 salue l'initiative de "La roue" d'Avignon et du Vaucluse, monnaie locale alternative spéciale "crise", de François Delay et Thierry Cottet. A Toulouse en 2008 la création du SOL-Violette, une monnaie complémentaire comme outil pour une démarche globale fut créée, et ils ont réalisé une vidéo assez complète sur leur expérience.
L'article publié le samedi 12 novembre 2011 (http://www.laprovence.com/article/economie-a-la-une/le-vaucluse-sort-de-leuro), montre que les monnaies locales sont pas bien comprises et méconnues, la monnaie locale n'est pas née en 2000 en Argentine. Elle est née (ou ressuscité) suite à l'expérience de Wörgl qui fut conduite de Juillet 1932 à Novembre 1933 comme un exemple classique montrant l'efficacité potentielle des monnaies locales. Wörgl est une petite ville d'Autriche de 4 000 habitants qui introduisit un système de bon local durant la Grande Dépression.
En 1932, la taux de chômage à Wörgl avait augmenté de 30%. Le gouvernement local avait accumulé des dettes d'une montant d'1.3 million de schillings autrichiens (ATS) alors que les réserves en liquidité correspondaient à 40 000 ATS. La construction locale et l'entretien municipal étaient au point mort.
A l'initiative du maire de la ville, Michael Unterguggenberger, le gouvernement local imprima 32 000 bons-travail portant un taux d'intérêt négatif de 1% par mois (monnaie fondante), et pouvant être convertis en schillings pour 98% de leur valeur faciale. Un montant équivalent en schilling était déposé à la banque locale pour couvrir les bons en cas de rachat en masse et de réclamation des intérêts par le gouvernement. Les bons circulèrent si rapidement, que seuls 12 000 d'entre eux furent en fait mis en circulation. Selon les rapports du maire et d'économistes d'alors qui étudièrent cette expérience, le système de bons fut facilement accepté par des marchands locaux et la population locale. Les bons permirent de réaliser pour 100 000 ATS de projets de travaux publics incluant la construction et la réparation de routes, de ponts, de réservoirs, de systèmes de drainage, d'usines et de bâtiments. Le bon eut également cours légal pour le paiement des taxes locales. Pendant l'année où la monnaie fut en circulation, elle circula 13 fois plus vite que le shilling officiel[réf. souhaitée] et servit de catalyseur à l'économie locale. Les lourds arriérés en impôts locaux se réduisirent de façon significative. Les recettes du gouvernement local s'élevèrent de 2 400 ATS en 1931, à 20 400 en 1932. Le chomâge fut éliminé, alors qu'il demeura très élevé dans le reste du pays. Aucune hausse des prix ne fut observée. S'appuyant sur le succès significatif de l'expérience de Wörgl, plusieurs autres communautés introduisirent des systèmes de bons similaires.
En dépit des bénéfices tangibles du programme, il se heurta à l'opposition du parti socialiste régional, et à l'opposition de la banque centrale autrichienne, qui y vit une violation de ses pouvoirs sur la monnaie. Il en résulta une suspension du programme, le chômage se développa à nouveau, et l'économie locale dégénéra bientôt au niveau d'autres communautés du pays.
Parmi d'autres documents historiques bien documentés, l'on trouve :
Le système de monnaie de Joshua Norton
Les certificats de prospérité
Wara (Allemagne, rendu illégal en octobre 1931)
les bons d'achats de la commune libre de Lignières (Cher)
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