OIN ou kindergarten?
Mercredi 16 Mars avait lieu une réunion sur l'OIN de la vallée du Var, organisée par des associations écologistes non politisées des Alpes Maritimes, le ROC06 se réunissant lui aussi et n'ayant pas pu y participer, il se devait un droit d'intervention. Nous sommes enthousiastes de l'initiative lancée pour défendre l'utilité de l'agriculture biologique consommée localement.
Nous sommes par contre réellement préoccupés par le compte rendu journalistique de Nice Matin. Nous notons parmi le message ambiant de ne pas toucher à l'agriculture dans la plaine du Var, les phrases suivantes : "L'OIN, l'Eco-Vallée? Pourquoi pas?".
Et en faisant un pas dans le bon sens, on s'aperçoit que l'on peut signer un chèque en blanc à Messieurs Sarkozy-Ciotti-Estrosi. Le ROC06 est entièrement d'accord avec l'ensemble des constats et souhaite participer à OIG-VAR. Mais il est question de ne faire aucune concession et de refuser en bloc l'OIN. Michel Gasiglia propose un referendum sur ce que l'on veut localement, mais est-ce que la décision est locale ou nationale dans un OIN?A-t'on vu un seul OIN, par le passé, réserver un seul mètre carré d'espace à l'agriculture, ou à l'environnement? Bien au contraire on détruisait d'immenses parcelles de terre sans valeur dans les yeux de l'Etat pour construire des villes nouvelles.
Nous canonisons de suite ceux qui croyent et espèrent garder des terrains agricoles d'une part sous la pression des agents immobiliers et d'autre part pour y faire pousser des produits biologiques à côté d'une zone sur-bétonnée, traversée part autoroute, pénétrante, voitures, camions, bus, trains à gazole, avions... Consommons les algues récoltées au large de Fukushima, elles risquent d'être moins polluées.
Nous situons le contexte à côté de la 5ème ville de France. L'autonomie alimentaire de Nice et des Alpes maritimes en général, ne dure pas plus de 48H00 en cas de rupture d'acheminement de nourriture. Nous ne consommons que : 8% de produits locaux, le reste nous est fournit à grands coups de camions. Notre demande en nourriture est immense, si nous prenons en compte qu'un français moyen a une empreinte écologique de 5,2 hectares, que représentent les 10 000 hectares de la plaine du var? (à pondérer que les Azuréens ne sont pas des français moyens question consommation).
On converge "doucement" mais sûrement vers la fin des énergies fossiles, comment ferons nous? Utiliserons nous les derniers litres de pétrole dans nos marteaux piqueurs pour découvrir le sol qu'on aura recouvert d'un manteau de bitume? Nous en appelons à la mémoire de nos anciens qui voyaient une roselière à la place de Cap 3000, tout comme nos enfants nous demanderons de nous rappeler de l'erreur de l'OIN.
i nous reprenons l'histoire, la plaine du Var était la plus grosse zone agricole de Nice (cela risque de ne pas durer longtemps). Les crues étaient rares parce que le lit était large et non bétonné. Lors des crues, les terrains agricoles était inondés, la récolte était détruite mais heureusement des alluvions s'y déposaient. Le lit naturel du Var était large, l'eau s'écoulait en faisant de jolis petits serpents et l'eau avait le temps de pénétrer la terre et d'alimenter la nappe phréatique. La nappe phréatique du Var est la première source d'eau potable de Nice, pompée, distribuée, et vendue par VEOLIA.
Au fur et à mesure du temps, on rétrécit le lit du Var : on canalise, on construit des berges, on gratte le fond pour en extraire d'immenses quantités de pierres pour construire la ville de Nice. Au bout d'un moment on s'aperçoit que la nappe s'enfonce, de plus en plus profondément au même rythme que l'on creuse. Au bout il y a la mer qui risque de remonter et de contaminer la nappe phréatique en eau salé. Alors on construit des seuils, pour ralentir l'écoulement de l'eau, l'eau s'enfonce alors plus facilement dans la terre. Le problème de la nappe réglé on continue à creuser entre les seuils, et là un nouveau phénomène apparait. Puisque l'on a ralenti la vitesse de l'eau, les micro-poussières soulevées par l'extraction de pierres se déposent plus facilement et accroissent l'étanchéité de la terre entre les seuils. Conséquence : le niveau de la nappe redescend. On envisage aujourd'hui de casser les seuils, .... Voilà la force du productivisme et du capitalisme, ils sont capables de nous vendre le pistolet pour nous tuer et le pansement qui va avec.
Pourquoi construire des appartements, alors qu'il y en a des milliers inoccupés en ville, réquisitionnons les. Pourquoi construire des entreprises du capitalisme vert alors que l'on arrive même pas à avoir l'indépendance alimentaire? Pour pouvoir réalisé le secteur secondaire et tertiaire, il faudrait que le secteur primaire (donc premier) soit assuré. Pas de pays sans paysan!
On est dans le kindergarten (le jardin d'enfant) : les enfants veulent un stade offrons-leur un stade, ils se suceront les doigts pendant qu'ils regarderont le foot. Dans la construction d'un stade, où est l'urgence nationale, où est l'utilité publique, où est l'intérêt national, où est la vision d'avenir et quel avenir nous offre t'on?
Le ROC06 refuse en bloc l'OIN et sa vallée du capitalisme vert, et l'OIG-Var (Opération d'Intérêt Général-Var) devrait logiquement s'y opposer, s'il défend l'agriculture biologique produite localement pour les Azuréens. Le ROC06 espère bien évidement qu'il s'agisse d'une mauvaise interprétation de Philippe Fiammetti de Nice Matin, mais au vue du commentaire qui nous en a était fait et de certaines personnes assises au premier rang de la photo, permettez nous d'en douter.
PS. : pourquoi utiliser jardin d’enfants en allemand « Kindergarten » ? Pour la même raison que OIN ne veut rien dire dans la tête des gens, que l’allemand a cette douce connotation autoritaire et que nous ne voulons pas entendre plus tard les "Oinnnnnnnn!!" de nos enfants mourant de faim.
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